Critique | Spoon au Théâtre Corona
Retour à Montréal pour le légendaire groupe indie-rock Spoon, dix mois après avoir assuré la première partie d’Arcade Fire au Parc Jean-Drapeau. Cette fois-ci, ce n’était pas qu’un maigre 40 minutes – une bonne heure et demie, en fait – et devant un public réellement intéressé à ce qu’ils avaient à offrir. Sans surprise, le Théâtre Corona était à pleine capacité.
Lors du dernier passage de Spoon à Montréal en août 2014, non seulement les gens étaient là presque uniquement pour Arcade Fire, mais de surcroit le nouvel album They Want My Soul venait tout juste de sortir.
Cette fois-ci, les fans ont eu tout le temps de le digérer, de s’y acclimater, voire même de s’y attacher. Une chance. Parce que le groupe en a joué plus de la moitié, à commencer par la romantique Rainy Taxi d’entrée de jeu. Plus tard, ce sera l’accrocheuse Do You, ainsi qu’Inside Out et Knock Knock Knock au rappel, toutes bien accueillies. Il faut dire qu’elles sont plus rock’n’roll sur scène que sur disque.
Après 20 ans de carrière et huit albums derrière la cravate, la foule de Spoon est divisée en adeptes des diverses phases de son évolution.
Certains sont fans de la première heure, l’époque fin-90. Ils n’ont pas eu grand’ chose à se mettre sous la dent lundi soir, eux.
Il y a ceux qui les ont découverts au fil des années 2000, adeptes des albums Girls Can Tell (2001), Kill The Moonlight (2002) et Gimme Fiction (2005). Ceux-ci réagissent davantage à la superbe I Summon You, mais aussi aux brûlots My Mathematical Mind et Fitted Shirt, et la funky I Turn My Camera On.
L’excellent album de 2007 Ga Ga Ga Ga Ga a aussi ouvert un nouveau public au groupe indie-rock d’Austin, et ils ont également été bien servis avec Don’t Make Me A Target et The Ghost of You Lingers, puis Black Like Me en fin de prestation, et The Underdog en toute fin de rappel.
Également au menu, une reprise assez lousse (mais amusante) de TV Set de The Cramps, et une toute nouvelle chanson intitulée Satellite.
Accueillie à tout rompre dans le Corona bondé – ils auraient très bien pu faire un Métropolis bien garni – la bande s’est montrée généreuse en rock, et plutôt sobre en mise en scène. Pas de décor imposant, simplement 5 grands panneaux blancs sur lesquels se déposaient les ombres déformés de ses membres éclairés en contre-plongée.
Le chanteur Britt Daniel faisait preuve de cette même sobriété lors des rares interventions entre les chansons. Quelques mercis, en français et en anglais, mais sans plus.
Spoon a toujours été comme ça : la qualité des chansons avant tout. C’est pour ça qu’on les aime. Depuis 15, 10, 5 ou même 1 an.
Oh, c’est vrai : il n’y avait pas que des mercis d’usage. Il y avait aussi cette phrase entre deux chansons, qui disait tout :
Ça faisait longtemps que nous n’avions pas donné de spectacle à titre de tête d’affiche à Montréal… Il faudra revenir plus souvent.
Grille de chansons (probable)
Rainy Taxi
Don’t Make Me a Target
Small Stakes
My Mathematical Mind
The Ghost of You Lingers
I Summon You
Do You
Satellite (nouvelle chanson)
Rent I Pay
The Beast and Dragon, Adored
They Want My Soul
Don’t You Evah
Inside Out
I Turn My Camera On
The Fitted Shirt
Got Nuffin
Black Like Me
Rappel
The Way We Get By
Knock Knock Knock
TV Set (reprise de The Cramps)
The Underdog
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- Théâtre Corona
- Catégorie(s)
- Indie Rock, Pop, Rock,
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