Cirque du Soleil - Quidam

Critique Spectacle : Quidam à Montréal

Samedi 18 décembre 2011 – Centre Bell (Montréal)

Le Cirque du Soleil est de retour une fois de plus avec une production adaptée au format « aréna ». Cette année, nous avons droit à Quidam, la troisième production du Cirque pour les tournées sous chapiteau créée en 1996 et mis en scène par Franco Dragonne.

Quidam raconte l’histoire d’une petite fille vivant une grande désillusion dans un monde anonyme, solitaire et froid. Cette production se veut plus sobre et moins éclatante (et éclatée) que ce à quoi le Cirque nous a habitué, mais n’en perd pas pour autant sa puissance. Ce spectacle a une dimension plus humaine et axée sur les émotions que les autres.


La musique de Quidam

La force de ce spectacle est sans contredit la musique. Elle transmet les émotions naturellement et est totalement adaptée au sujet du spectacle. Les cordes sont très présentes, les violons et violoncelles notamment, ce qui contribue à l’ambiance plus sombre et dramatique désirée. Dommage que les voix soient plus ou moins à la hauteur des originales présentées en 1996…

Le numéro des cordes à danser est très impressionnant et repousse les limites de ce qu’on croyait possible. Les cours de récréation du primaire n’ont rien à voir avec ces prouesses!

Le spectacle se termine sur le numéro de « banquine », qui consiste en fait à de diverses acrobaties. On assiste à de véritables performances humaines à couper le souffle. Un numéro époustouflant et spectaculaire qui vient clore la soirée.

Les prestations de clowns viennent briser le rythme dramatique du spectacle, ce qui devient parfois dérangeant. Heureusement, leurs interventions sont la plupart du temps assez courtes, mais elles sont souvent impromptues et ne laissent pas le temps aux numéros de performances d’être appréciés à leur juste valeur.

L’individualisme selon le Cirque

Le thème principal de la production dénonce le comportement humain évoluant dans une société extrêmement impersonnelle, où les interactions se font rares et où chacun ne s’attarde qu’à ses préoccupations personnelles. Or, le problème avec le format très grande salle, c’est qu’on se sent moins près des personnages et de l’atmosphère dégagée du spectacle. On se sent moins impliqué émotionnellement qu’en chapiteau, et donc peut-être moins concerné, ce qui est dommage dans le cas de Quidam.

Enfin, le spectacle prend tout son sens à chaque apparition du personnage-phare du spectacle – qu’on ne voit pas souvent, mais qui évoque à lui seul le message et la symbolique du spectacle – le Quidam, l’homme sans tête au parapluie. Une image extrêmement forte et pertinente qu’on regrette de ne plus voir sur l’affiche publicitaire annonçant la production.

Quidam est un spectacle sombre et triste, mais d’une immense beauté qui en vaut le détour.

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