Les Filles de Caleb

Critique Spectacle: Les Filles de Caleb à Montréal

14 avril 2011 – Théâtre Saint-Denis 1

Au dire de bien de gens, le défi de mettre en scène Les Filles de Caleb en était un de taille. Or, hier soir, c’était la grande première médiatique très attendue de l’opéra-folk Les Filles de Caleb, au Théâtre Saint-Denis 1 à Montréal et tout le gratin artistique y était réuni pour la cause. Et il faut bien l’admettre : les attentes auront été satisfaites du début jusqu’à la fin. Tandem.mu nous a présenté une imposante production qui propose la synthèse extrêmement bien ficelée d’une histoire bien connue des Québécois.

C’est dans un décor fort simple et sans « flafla », mais ô combien efficace que revit la saga littéraire de l’auteure Arlette Cousture. Les personnages d’Émilie Bordeleau, Ovila Pronovost, Blanche, Élise, Caleb, Célina, Napoléon, Douville, Berthe et Clovis prennent vie avec une intensité émotionnelle des plus convaincantes dans une mise en scène d’Yvon Bilodeau où jamais un seul temps mort n’est décelé et où musiciens et comédiens s’activent constamment sur scène.

Une distribution impressionnante

Luce Dufault est superbe dans le rôle principal, celui d’Émilie Bordeleau. Sa voix chaleureuse sied parfaitement au personnage passionné et déterminé qu’elle campe. De la même manière, Daniel Boucher nous démontre une fois de plus (on l’a aussi vu dans la comédie musicale Dracula) son talent pour le « jeu musical ».

Mention spéciale à Yves Lambert, plus que crédible dans son rôle de Caleb, le père de la grande famille, et à Marie-Michèle Desrosiers, tout aussi convaincante en Célina.

Le seul bémol revient à l’interprétation de Blanche, par Stéphanie Lapointe. Sa voix peu portante et fragile conviendrait plutôt à la jeune Élise, campée par la surprenante Carolanne d’Astous-Paquet (issue des cuvées de Star Académie, tout comme Lapointe), dont la voix, plus assurée et confiante, nous rappelait plutôt la personnalité de Blanche.

Le reste de la distribution, moins présente tout au long du spectacle, remplissait son rôle de soutien en apportant à la pièce une richesse vocale et un niveau de jeu relevé.

Notons une découverte intéressante : Jean-François Poulin dans le rôle d’un Clovis rafraîchissant et enjoué.

Une musique enveloppante

La musique omniprésente, à saveur Michel Rivard vient lier avec finesse le livret savamment rédigé par Micheline Lanctôt qui a magistralement résumé trois grands romans de la littérature québécoise en un opéra de presque trois heures.

Enfin, on peut dire que c’est avec brio que l’équipe de production tant technique (un son excellent, des décors efficaces), qu’artistique (une mise en scène convaincante, une musique envoûtante et des interprètes talentueux) a relevé le défi de faire revivre Les Filles de Caleb, ce succès littéraire et télévisuel, sur les planches.

Vos commentaires