Critique | Seb Black et compagnie à la Petite Boîte Noire de Sherbrooke

Bien que publicisée comme la région de tous les spas, la Mecque des écoles privées, le paradis du plein-air paisible, on vous confirme que l’Estrie camoufle des envies beaucoup plus rock. Ce fut prouvé une fois de plus ce samedi.

Suffisait de mettre le pied dans la Petite Boîte Noire, salle de spectacle modeste mais ô combien chaleureuse de la rue Wellington, pour s’en convaincre.

C’est que s’y produisait ce soir-là un solide trio d’artistes dont le meneur était Seb Black, genre de bluesman aux allures punk qui, avec son premier album On Emery Street, a été franchement encensé au cours de la dernière année.

Album qu’il a entièrement réalisé lui-même, soit dit en passant.

Mais bien qu’il soit visiblement à l’aise dans un studio, c’est sur scène que Black est le plus impressionnant.

D’un, parce qu’il se démène et ne se donne pas qu’à moitié. Pas de farce, à voir la force avec laquelle il frappe sur le tom qui se trouve devant lui, ça doit lui coûter 1000$ de percussions par show.

De deux, parce que d’entendre une voix aussi caverneuse sortir d’un être de cette taille (le gars est beaucoup plus petit que ses cordes vocales ne le laissent paraître), ça fait une forte impression.

Et pour ceux qui se questionnent à savoir de quel type de voix caverneuse on parle, imaginez Everlast s’il faisait un hommage à Rancid.

Seul point faible: une fois les musiciens comptés, ils étaient un total de six personnes sur le petit stage, ce qui réduit pas mal le nombre de stepettes possibles.

Blackvoid

Juste avant l’arrivée de Black, c’est le funk distortionné des gars de Blackvoid qui a réchauffé la place.

D’ailleurs, si vous êtes de ceux qui se sont déjà demandé comment pourrait sonner une fusion entre les Red Hot Chili Peppers, Rage Against the Machine et les Mars Volta, sachez qu’on a peut-être trouvé une réponse.

Combinaison d’influences parfaite pour faire la fiesta : tous les instruments sont dans le tapis, les solos de guit fusent, le chanteur passe du cri au chant au rap, de l’anglais à l’espagnol, en se garochant dans tous les sens.

Eddie Paul

Le premier à se présenter sur les planches fut ce Eddie, affublé d’une rutilante Epiphone rouge. Le Eddie en question vient tout juste d’être repêché par Seb Black sur son label Emery Street Records et pour être franc, c’est une grosse prise.

À vrai dire, ç’aura été la surprise de la soirée.

Ses compositions croisent le folk et le rock, en touchant au country et au rockabilly. Pour un gars dont le premier album ne sortira pas avant cet été, faut dire que son son est à point.

« C’est comme si The Strokes avaient eu un enfant avec les Black Keys. » de s’exclamer une jolie fille dans la salle. Je me permets de lui emprunter son analyse, car très juste, en ajoutant par contre « à Nashville ». Y’a aussi énormément de Neil Young dans sa voix.

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