Critique | Love Lies Bleeding à la Place des Arts de Montréal

Love Lies Bleeding, du chorégraphe Jean Grand-Maître et de l’Alberta Ballet,  offre un spectacle des plus haut en couleur. Ce ballet basé sur la vie de Sir Elton John emporte le spectateur dans un monde aussi flamboyant que sombre, dans une sorte de rêve éveillé.

Love Lies BleedingLes grandes lignes de la vie du mythique chanteur se dessinent, de façon métaphorique, à travers cinq scènes, 14 chansons inspirées de son répertoire, autant de changements de décor, des costumes éclatants et de nombreuses paillettes. Sur scène, les genres ne semblent plus exister, danseurs hommes et femmes se confondent. Les tabous tombent, les passions et les excès se déchaînent. Sensualité, sexe, nudité et drogue s’entremêlent sans jamais tomber dans la vulgarité.

Attention, il ne faut pas s’attendre à un ballet des plus conventionnel. Le chorégraphe québécois a su créer un spectacle qui revêt plus les allures d’un cabaret, d’un « show » de Broadway dans toute son exubérance. Un décor sobre – pratiquement absent en fait– avec en arrière-plan des projections vidéo qui accompagnent les danseurs,  parfois de manière convaincante en livrant des images fortes, d’autres fois beaucoup moins. Ce dépouillement permet de laisser toute la place à la beauté et à la folie des numéros, de mettre en valeur la somptuosité des habits étincelants.

Un cabaret, mené de manière exceptionnelle par le danseur Yukichi Hattori, où la danse classique côtoie la danse moderne. Un cabaret dans lequel des «drag queens» se joignent aux danseurs. Une histoire à la fois drôle et touchante. Un enchevêtrement de genre et de style qui fait de Love Lives Bleeding un ballet hors du commun, unique et surprenant que l’on pourrait qualifier de ballet nouveau genre.

Il n’est pas nécessaire d’être un fin connaisseur de ce grand de la chanson pour apprécier le spectacle, vous reconnaîtrez peut-être des grands succès comme Bennie and the Jets ou Rocket Man, numéro particulièrement bien réussi où les danseurs déambulent sur des patins à roulettes. Bien que, par moment, la trame de l’histoire manque quelque peu de clarté, nous laissant parfois dans la confusion face à certains éléments de la vie d’Elton John, c’est toutefois très loin d’être un obstacle nous empêchant de profiter pleinement de ce ballet des plus original.

Présenté à la Place des Arts jusqu’au 14 avril 2013.

Photos (courtoisie)

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Vidéo (Webpresse.ca)

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