Critique | Louis-José Houde présente Les Heures verticales au Théâtre Maisonneuve
C’était soir de grande première à la Place des Arts, mercredi. Louis-José Houde y présentait enfin son troisième one-man show, Les Heures verticales, plus de six mois après un été de rodage à Gatineau et près d’un an et demi après avoir mis les billets en vente. Mais comme le veut l’adage : tout vient à point à qui sait attendre…
Pour le commun des mortels, le job d’humoriste peut sembler bien simple. Surtout pour du stand-up : un tabouret, un micro et un arsenal de gags. Pas sorcier. D’autant plus que la cote de popularité de Louis-José Houde est telle que le public semble être dans sa poche dès le départ.
Mais pour atteindre ce niveau de reconnaissance, il faut être au sommet de son art.
À 35 ans, Louis-José Houde présente son spectacle le plus abouti et complet de sa carrière, et le processus de rodage y est pour beaucoup.
À l’été 2012, Sors-tu.ca a assisté à l’une des nombreuses représentations des Heures verticales tenues au Collège de l’Outaouais. Son feu roulant de gags atteignait déjà la cible. Le succès de la tournée était déjà assuré. L’humoriste semait l’hilarité dès le départ ; un rire qui n’allait pas s’essouffler pendant 90 minutes. Mais Louis-José Houde savait bien qu’avec beaucoup de représentations et quelques petits ajustements, l’ensemble du spectacle pouvait être amélioré.
Le résultat de ce long processus, présenté mercredi soir au Théâtre Maisonneuve, relève d’un professionnalisme inégalé dans le métier. Son interprétation sur scène est sans faille. L’enchaînement des thématiques pourrait difficilement être mieux ficelé. Son débit, plus posé qu’à ses jeunes années, a trouvé la vitesse de croisière idéale.
La mise en scène aussi est d’une efficacité redoutable. Ses déplacements sur scène sont à la fois brillamment calculés et d’un naturel convaincant. Cette méthode, fort subtile, permet au spectateur de s’orienter dans les multiples parenthèses que l’humoriste se permet d’ouvrir.
Les petites perles du quotidien
Dans Les Heures verticales, l’humoriste aborde brièvement des thématiques plus profondes qu’à l’habitude : l’euthanasie, la ségrégation (!), la lourdeur du célibat et le vieillissement, notamment.
Mais ce n’est pas du tout le coeur du spectacle. Comme lors de ses deux précédents one-man shows, Louis-José Houde excelle dans les anecdotes familiales. Il scrute le quotidien – le sien surtout – d’aujourd’hui et d’hier, en ressort les petits détails anodins et les rend curieusement comiques ou attendrissants. La somme de toutes ces petites perles ordinaires forment le succès du spectacle.
Au passage, il rend de vibrants hommages à ses parents et dresse un certain portrait de sa génération.
Bien sur, on ne s’attend pas à ce que Louis-José Houde brasse la cage ; ce n’est pas son angle, et ce n’est pas ce que l’on obtient comme résultat. L’irrévérence dénaturerait sa personnalité.
Louis-José Houde est un fin communicateur, on le savait déjà. Mais son expertise en humour repose sur le soucis du détail, un perfectionnisme qui porte fruit.
Le résultat net, c’est qu’en matière de stand-up d’observation, on peut difficilement faire mieux.
- Artiste(s)
- Louis-José Houde
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre Maisonneuve
- Catégorie(s)
- Humour,
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