Critique | Les Zapartistes au Métropolis avec Zap 2013
C’est la fin d’une belle tradition : la revue de l’année des Zapartistes nous est présentée pour une dernière fois ces jours-ci (jusqu’à lundi soir) au Métropolis. Les cinq insolents humoristes promèneront ensuite ce spectacle en régions en janvier, avant de remiser le concept et de se concentrer sur d’autres projets zapartistiques. Comme d’habitude, le bilan Zap 2013 était bourré d’humour grinçant, de critiques acerbes et de propos politisés qui titillent le rire et suscite la réflexion. Même sans les Libéraux au pouvoir, il y avait de la charte en masse à exploiter.
C’était en effet une dernière et une première. Dernière revue de l’année (du moins, sous cette formule), mais une toute première avec un parti politique autre que les Libéraux au gouvernement.
Les habitués le savent : les Zaps ne sont pas de fiers partisans du PLQ, et leur hargne à leur égard s’est aiguisée au fil des ans. Mais avec Pauline et son PQ au volant du Québec, Christian Vanasse, François Patenaude, Brigitte Poupard, Vincent Bolduc et Jean-François Nadeau n’ont pas été plus tendres envers nos leaders, loin de là. L’agenda politique louche du PQ est passé dans le même tordeur que notre PM frisé ces dernières années.
La plupart des personnages récurrents sont au rendez-vous : un Stephen Harper qui fait de la magie pour distraire les Québécois des vrais enjeux, une Pauline Marois qui défend de façon boiteuse son agenda, un François Legault qui dégringole dans les sondages, l’échevelée Joyce Napier, l’étrange Alain Gravel, l’énervé Ron Fournier, la mêlée Marie-France Bazzo et ce personnage de jeune yo que Christian Vanasse utilise pour passer ses messages plus songés et articulés que simplement drôles.
S’y ajoutent Coderre et Labeaume en duo comique à deux balles, Justin Trudeau en charmeur sans contenu, Rob Ford sans contrôle, Philippe Couillard et ses fantômes, un Vladimir Poutine tout puissant et une multitude d’autres personnalités caricaturées par le biais d’une bonne et d’une mauvaise foi.
Avez-vous dit « charte » ?
Sans surprise, les Zapartistes ont abordé la commission Charbonneau (avec l’incontournable « ye-sais-pas » de Nicolo Milioto), mais aussi, l’inévitable sujet épineux de la Charte des valeurs québécoises, qui a pratiquement occupé toute la deuxième partie. C’est d’ailleurs là qu’on a retrouvé le meilleur matériel des Zaps, visiblement plus inspirés par ce débat que par le restant de l’actualité.
À défendre et pourfendre un côté comme l’autre, on sentait que l’équipe n’était pas unanime à ce sujet. Mais en bon satiriques, ils ont vigoureusement relevé les travers de tous les points de vue et la minceur de certains arguments.
Côté chansons, les Zapartistes s’en sont tenus au minimum : quelques courtes parodies efficaces, sans plus. Le medley « Top Shot » avec une panoplie de refrains populaires modifiés pour y inclure le mot « charte » était l’un des forts moments de la soirée et a donné lieu à de petites perles telles que : « P’t’être que demain ça ira mieux mais aujourd’hui, ma charte c’est d’la maaaarde ».
La soirée s’est conclue sur ZE chanson de l’année, Get Lucky, sur laquelle le claviériste et chef musical Benoit Rocheleau chantait à répétition : « Nous serons toujours les Zapartistes », sur l’air de « We’re up all night to get lucky ». Voilà qui est rassurant.
Il sera intéressant de voir ce que feront les Zaps avec les élections prévues au printemps et le retour des tournées hors-rétrospective. Ce renouveau fera sans doute un grand bien à la créativité du groupe qui, doit-on l’avouer, avait fait le tour de la formule « revue de fin d’année ».
N’empêche qu’il manquera un plaisir récurrent à nos fins d’année désormais…
Photos en vrac
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- Les Zapartistes
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- Montréal
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- Métropolis - MTELUS
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- Humour,
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