Critique | La tournée Summer of Doom s’arrête à la Sala Rossa avec Battlecross, Crowbar et Lord Dying

Ou quand le terme « métal lourd » prend tout son sens : la tournée Summer Of Doom faisait une unique escale québécoise à Montréal ce jeudi soir, et les planches de la Sala Rossa ont eu leur pesant de décibels (dans tous les sens possibles du terme), avec les célèbres Crowbar, accompagnés de Battlecross et Lord Dying.

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Lord Dying

Ce sont les Américains de Portland qui brisent la glace devant un parterre déjà bien rempli. Le son est excellent, et il faut souligner à ce propos qu’il est encore trop rare de voir des concerts de métal à la Sala Rossa, ce qui est bien dommage. Une belle salle avec un bon son. On apprécie donc à la note près les riffs pesants et mélodiques de Lord Dying.

Signés chez Relapse Records, les américains livrent une excellente prestation, propre et efficace. Mention spéciale au batteur en feu (Rob Schaffer) qui assure tout un spectacle à lui seul, se levant et grimpant sur sa batterie à chaque occasion.

Battlecross

Intrus musicaux dans cette affiche sludge/doom, les 5 gars de Battlecross montent sur scène pour atomiser le métronome de la soirée avec leur thrash/death moderne explosif. On peut voir qu’une bonne partie de la salle, qui se remplit encore, est venue pour eux. D’emblée c’est la claque avec leur classique Push Pull Destroy – avec tout un solo de basse ! – le mosh pit est lancé, et la machine de guerre sur scène également. Alors que les deux guitaristes (Tony Hasta et Hiran Deraniyagala) font preuve d’une précision chirurgicale, le bassiste Don Slater est simplement hallucinant, des solos aux slaps en passant par les rythmiques à toute allure, et le tout en jouant aux doigts. Et ça cavale aussi très vite derrière la batterie.

Au devant de la scène, le grand barbu Kyle Gunther mène la bande qui enchaîne rapidement les tueries comme Never Coming Back ou Flesh and Bone, qui vient clôturer un concert trop court au goût des fans. Pour se consoler, Battlecross seront de retour chez nous très bientôt puisqu’ils joueront au Heavy Mtl en août.

Crowbar

La salle est maintenant bien remplie alors que Kirk Windstein et ses acolytes font cracher leurs amplis. Ving-six ans de carrière, véritables références du genre sludge/doom, les Américains sont ovationnés. On descend le tempo du métronome, on baisse l’accordage des guitares, et voici le son Crowbar qui envahit la Sala Rossa.

Un rouleau compresseur sonore, d’une lourdeur incroyable et transcendante, à travers des riffs et des harmonies sur lesquelles se pose la voix puissante de Kirk Windstein. Des morceaux comme Planets Collide prennent toute leur dimension en concert. « Are you ready To Build a Mountain ? », demande Kirk en présentant le morceau du même nom, avant de rajouter avec humour : « Et bien j’espère que vous avez le temps parce que selon mes paroles, ça prend longtemps en tab***k ! ». Le groupe n’oublie pas d’envoyer de temps en temps des morceaux plus rapides comme The Cemetery Angels, encore d’une puissance remarquable.

Le dernier album (paru en 2014) est aussi mis à l’honneur avec les excellents Symmetry in White et Walk With Knowledge Wisely.

Visiblement contents de l’accueil du public montréalais, les musiciens remontent sur scène pour un rappel, terminant avec le classique Existence is Punishment. Une superbe prestation de Crowbar, incarnant à merveille l’expression « envoyer du lourd ».