Critique | Kings of Leon au Centre Bell
Le groupe américain Kings of Leon passait par le Centre Bell à l’occasion de sa présente tournée, avec Gary Clark Jr. en première partie.
Kings of Leon a convaincu sans surprendre. Le Centre Bell est quasiment plein, à quelques chaises près, et pourtant la communion entre le groupe et son public a pratiquement été inexistante de la soirée. La faute à qui ?
Le groupe de Nashville, qui n’en est pourtant pas à son premier coup d’essai, a fait sa job. Il est venu, il a chanté, mais n’a pas forcément fait l’unanimité. Près d’une heure et demie de concert et le tour était joué. La prestation musicale a été à la hauteur des attentes. Autrement dit, ce que nous pouvions entendre sur leurs albums s’est reflété comme il se doit sur scène. Ce fut propre, net, sans bavure. Mais rien d’extravagant.
Un manque de communion
Une prestation live exécutée à la perfection, cependant tout ce qui fait la beauté d’un show, et que l’on en garde de merveilleux souvenirs, résulte avant tout dans le partage. Celui-ci fut quasi nul. Le groupe ne bougeait pas pour autant sur scène. L’occupation de l’espace a été, à notre grand regret, restreint par les amplis des retours. Comme si les guitaristes étaient bloqués et ne pouvaient en aucun cas bouger. Kings of Leon a pourtant tout ce qu’il faut pour envouter son public, mais ce soir-là, ça n’a pas pris.
Une ambiance déconcertante
La communion n’a pas été au rendez-vous, et le public n’a rien fait pour l’améliorer non plus. Beaucoup de « fans » sont restés assis durant tout le show, et l’ambiance dans la fosse ne fût pas non plus électrique. Le groupe n’a pas laissé tant d’opportunités que ça à son public de s’exprimer à haute voix, pourtant il lui suffisait juste de pousser un peu plus la chansonnette pour se faire entendre. Même le refrain du fameux titre Use Somebody n’a pas été frissonnant.
Une mise en image et lumière gigantesque
Hormis l’ambiance générale, il faut souligner l’énorme travail de mise en image et lumière du spectacle. Ce fut magnifique à vivre. D’où peut être le fait que certain(e)s soient restés assis. Un écran géant rectangulaire surplombait la scène sur lequel des images du groupe en direct étaient projetées. Parfois divisé à l’horizontale et la vertical, le travail de l’image était très léché. Tout comme le jeu des lumières. Fondus d’images, ralentis, jeux d’ombres et lumières, une palette de couleur détonnante. Le tout digne d’un montage live dvd.
En somme un concert perturbant. Une prestation musicale de qualité sans excentricité. Une mise en image et lumière sublime. Mais une ambiance générale troublante. Étrange cocktail pour un groupe comme Kings of Leon dont le registre musical tend à faire danser les foules.
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Retour également sur la première partie assurée magistralement par Gary Clark Jr et son groupe. Comme c’est souvent le cas, l’artiste en première partie n’a rien à perdre. Gary Clark Jr le sait, et a tout donné. Ça s’est réellement ressenti. Lui et son groupe ont pris un malin plaisir sur scène. Ils n’en sont pourtant pas à leurs débuts. Déjà plusieurs gros festivals et concerts à leurs actifs le groupe a assuré d’une manière renversante.
Un bon vieux rock/blues des années 70. Un retour aux sources avec ses rythmiques un brin soul et des riffs de guitares qui transcende tout. Sobre, efficace et humble. Sa voix nous transporte aux plus belles années du blues, et les solos de guitare sont bougrement convaincants. Comme un western, old school sur les bords. Une prestation sans fausses notes, même s’il serait préférable de voir ce genre de groupe dans une salle plus intimiste afin de pouvoir savourer pleinement la prestation. Coup de cœur assuré !
Photos en vrac
par Greg Matthews
Plus de photos :
- Artiste(s)
- Gary Clark Jr., Kings of Leon
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Centre Bell
- Catégorie(s)
- Pop, Rock,
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