Critique | Jeff Dunham au Centre Bell de Montréal
Jeff Dunham présentait dimanche soir le spectacle de sa tournée Disorderly Conduct, dans le théâtre du Centre Bell qui était faisait salle comble. Le public, en grande majorité anglophone (exercice d’applaudissements à l’appui), était fébrile à l’idée de voir performer un ventriloque de si grand talent. Il faut dire qu’on n’en voit pas passer si souvent…
Dunham est arrivé sur scène un peu passé 17h. Le début du spectacle a été un peu lent à démarrer puisqu’il a d’abord débuter par un monologue racontant les débuts de sa carrière et nous présentant un diaporama de quelques-uns des clichés les plus étranges de son enfance et adolescence.
Même si quelques photos ont fait s’éclater de rire les quelques milliers de spectateurs présents, il était clair que les gens s’impatientaient de le voir à l’œuvre avec ses célèbres pantins.
Il a d’ailleurs commencé en grand avec le très populaire terroriste mort, Achmed, accueilli par une pluie d’applaudissements. La demi-heure qui a suivi n’a pas déçu. Les expressions faciales du pantin sont à mourir de rire. Même si les gags ne volent parfois pas très haut, le personnage réussi à lui seul à faire rire de bon cœur.
Au sommet de son art, malgré la toux
Jeff Dunham est vraiment impressionnant à voir à l’œuvre. Un immense écran derrière nous permettait d’observer son travail et d’admirer son art dans toute sa splendeur. Malgré un virus qui le suit depuis près de deux semaines et une gorge fragile, rien ne semblait le ralentir.
Il toussotait parfois, mais tournait le tout en blague grâce à son excellent sens de l’humour. Tous ses personnages se sont plains de sa toux incessante et de leurs voix plus rauques qu’à l’habitude. Hilarant!
Le personnage le plus décevant a été celui de Bubba J. Le sketch traînait en longueur et on avait parfois l’impression que Dunham perdait le fil et étirait les gags jusqu’à en vider tout le contenu. Bubba J est son personnage le plus unidimensionnel. Il est idiot, point. La performance tourne en rond et n’amène pas grand-chose d’intéressant.
Dunham a aussi passé une bonne quinzaine de minutes à parler de la marchandise vendu durant ses spectacles. Cela sonnait parfois comme une mauvais info-pub. Le public semblait aussi mal-à-l’aise que lui. Une chance que le calvaire s’est terminé rapidement sur une note légère et humoristique parce que ce moment du spectacle était franchement étrange et déplacé.
Peanut et Walter en deuxième partie
Au retour de l’entracte, Dunham a sorti de sa caisse l’excellent Peanut, son personnage le plus expressif et aussi le plus physique. La performance qui a suivi a été de loin la meilleure de la soirée. Le personnage étrange à la peau mauve et aux cheveux verts s’est même adressé à deux membres du public, leur posant tour à tour des questions sur leurs carrières respectives. Un moment de pur délice.
Le spectacle, qui a duré près de trois heures, s’est terminé sur une apparition attendue de Walter, personnage rappelant celui de Clint Eastwood dans Grand Torino.
Après deux heures et demi, le public a semblé un peu moins attentif. Jeff Dunham a enchaîné quelques bons gags, mais sa prestation aurait probablement dû se terminer avec Peanut, un succès garanti.
Malgré quelques longueurs, la performance de Jeff Dunham en valait le détour. Les gags ne sont pas tous excellents et quelques sketches manque définitivement de punch, mais rarement aura-t-on vu un ventriloque aussi drôle donner vie à des personnages aussi étranges que colorés. Les fans sont sans doute repartis très satisfaits et contents d’avoir vu leurs personnages préférés en… chair et en os.
- Artiste(s)
- Jeff Dunham
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Centre Bell
- Catégorie(s)
- Humour,
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