Critique | Fuck Buttons à Suoni Per Il Popolo

Le festival Suoni Per Il Popolo présentait mardi soir le duo noise Fuck Buttons, à la Sala Rossa. Retour sur une heure bruyante et intense en compagnie des deux musiciens britanniques.

Après un set plutôt appréciable du trio brooklynois Young Magic, Andrew Hung et Benjamin John Power ont pris place chacun de leur côté d’une grande table rectangulaire remplie de bidules : claviers, séquenceurs, pédales à effets, mini-consoles, ainsi que des micros rattachés à d’étranges machines qui trituraient la voix. Ça augure bien.

Photo par Catherine Rosa.

Photo par Catherine Rosa.

Derrière les deux musiciens, un grand drap blanc recevait les projections texturées, avec un cache créé en temps réel par les silhouettes de Hung et Power, telles que captées simultanément par des caméras détecteurs de mouvements. D’abord minimalistes, ces projections devenaient progressivement plus psychédéliques à mesure que le set se déroulait.

Musicalement, Fuck Buttons propose un mélange de drone et de noise, de l’électro expérimental, parfois terrifiant, souvent violent. Un mur de sons saturé, plein de friture minutieusement construite, qui s’installe au-dessus d’une cadence battue avec autorité. On se trouve quelque part entre Mogwai, The Soft Moon et Stereolab.

En live, c’est la totale. C’est une attaque en règle destinée à faire éclater les tympans. Et le public ne résiste pas. Oh que non. Bien au contraire, les plus courageux qui vont au front (tout juste devant la scène) se font bombarder de décibels et dansent de façon frénétique, comme s’il s’agissait d’un dance-club métal.

Tout comme l’album – l’excellent Slow Focus, paru à l’automne dernier – le concert se termine par l’excellente Hidden XS. Après une heure bien tassée, Hung soulève sa bière vers la foule en guise de salutation. Voilà le travail. Un rappel de 15 minutes suivait, avec Bright Tomorrowquestion de terminer en beauté et de façon un peu plus mélodique.

Toute une expérience en compagnie de Fuck Buttons. Près de 200 personnes en sont ressortis visiblement un peu sonnées, avant de regagner les rues pluvieuses de Montréal.

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