Blonde Redhead

Critique de Penny Sparkle, par Blonde Redhead


Blonde Redhead
Penny Sparkle

Il faut faire gaffe aux présomptions lorsqu’il est question de Penny Sparkle, le huitième (déjà!) album du trio newyorkais Blonde Redhead.

D’emblée, mieux vaut oublier cette impression de luminosité et d’enchantement que laisse le titre de l’album; Penny Sparkle pourrait bien être l’album le plus déprimant de la discographie groupe, voire l’une des oeuvres les plus cafardeuses de 2010.

Cette première sensation de morosité face à un album aussi vaporeux et downtempo que ce petit-dernier de Blonde Redhead est toutefois trompeuse.


Tournant électro

Vrai que Blonde Redhead délaisse les guitares abrasives de ses débuts et les pulsions indie rock du précédent 23 – un disque tout de même supérieur à celui-ci – à la faveur de claviers envahissants et de pulsations électros.

Celles-ci, d’ailleurs, on les doit sans doute à la présence d’Alan Moulder, proche collaborateur de Nine Inch Nails et de Depeche Mode, derrière la console. Il y était pour 23 également, mais son influence semble plus directe ici, comme s’il était presque devenu le 4e membre de Blonde Redhead.

Mélodies envoûtantes… quand on les trouve!

Derrière cette épaisse brume musicale mise au service du vague à l’âme de Kazu Makino (toujours si singulière avec son filet de voix haut perché et sa prononciation nébuleuse) et de son comparse masculin Amedeo Pace (un Italien ayant grandi à St-Léonard, rappelons-le!), il se cache des mélodies déchirantes et une sensibilité hors du commun.

La sublime chanson titre en est un excellent exemple: son atmosphère à la Bjork agit presque comme un liquide amniotique pour le mélomane qui s’y laisse bercer.

Toujours dans la veine « trip hop », Will There Be Stars semble engendrée par l’esprit de Massive Attack tout comme la délicate (ne le sont-elles pas toutes?) Oslo.

Farouche, ce Penny Sparkle ne se laisse pas aimer facilement, mais en usant de patience et d’ouverture, l’auditeur découvre un nouveau passage intéressant pour l’un des groupes les plus intelligents des dernières années, faisant preuve une fois de plus d’un spleen envoûtant.


Moments forts:

Penny Sparkle, Not Getting There, Will There Be Stars, Black Guitar

* Blonde Redhead sera en concert au Métropolis, à Montréal, le samedi 16 octobre 2010 *

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