crédit photo: Marc-Etienne Mongrain
Lady Gaga

Critique de Lady Gaga à Montréal: Ambitieuse et frondeuse Gaga

28 novembre 2009 – Centre Bell (Montréal)

Le privilège d’avoir assisté au baptême de feu de l’ère « Gaga à grand déploiement » restera longtemps marqué dans la mémoire des quelques 12 000 spectateurs réunis au Centre Bell en ce vendredi pluvieux de novembre.

Il y a toujours des bons et des mauvais côtés à aller voir le tout premier spectacle d’une tournée. Dans le cas de Lady Gaga, qui lançait à Montréal son Monster Ball (toute première tournée de grands arénas pour la jeune diva), disons que les bons dépassaient largement les mauvais.


Retard notable

D’abord, la Lady s’est fait attendre. Plus d’une heure après la première partie, la foule poireautait encore, se laissant aller à quelques huées d’impatience avant que la toujours populaire « vague » ne fasse passer l’agacement.

Mais sitôt arrivée sur scène, Lady Gaga était toute pardonnée. «Dance in the Dark» se met en branle, et la diva se révèle, chevelure blonde platine à la Gwen (Stefanie) et costume à la Wonder Woman (!), baignant dans l’environnement visuel futuristico-laser des projections quadrillées.

Puis, on ne laisse pas le temps au public de se calmer : la chanteuse enchaîne avec son tube «Just Dance», dans une mise en scène complètement éclatée dans laquelle elle joue de la guitare-piano à l’intérieur d’une boîte de verre lumineuse.

Les corridors en écrans servent à projeter des animations psychédéliques pour en mettre plein la vue. La barre est haute.

Étrangement, le spectacle devenait progressivement de moins en moins éclaté à mesure que le temps avançait, si ce n’est d’une série de costumes abracadabrants, allant du chapeau lumineux au bustier en mitraillette (!). Avec chapeau assorti.

L’énigmatique personnage se montrait plus humaine qu’à l’habitude, s’avançant dans de courts monologues joviaux

(« Vous êtes qui vous voulez être, mes monsters!« ), déclarant son amour au «Canada» à tout rompre et dédiant la touchante «Speechless» à son père, apparemment présent au concert.

Pour le reste, inventivité visuelle ou pas, presque toutes les chansons faisaient mouche, à l’exception de «Beautiful Dirty Rich» et «Alejandro» qui tombaient un peu à plat.
La finale avec «Poker Face» – interprétée précédemment en version cabaret-piano avec Kid Cudi – puis «Paparazzi» et la bombe «Bad Romance» en rappel a terminé la chose en beauté.

Quelques bémols peu importants

Il y avait bien certaines longueurs, certaines faiblesses au niveau du rythme, de l’enchaînement. Généralement bien camouflés par des projections multimédia pour le moins iconoclastes, les changements de costume prenaient un temps fou.
Aussi, l’utilisation de trames de fond, avec la voix de Gaga préenregistrée, agaçait par moments, mais rien de bien grave quand on considère que certaines de ses contemporaines utilisent carrément le « lipsynch » à outrance.
Toujours est-il que le résultat général et l’impression de nouveauté à absorber un spectacle aussi ambitieux et frondeur en valaient la chandelle. D’autant plus qu’on peut pardonner bien des défauts à un stade aussi précoce d’une entreprise si audacieuse.

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