David Giguère

Critique | David Giguère au Théâtre de Quat’Sous

David Giguère nous offrait pour la troisième soirée consécutive son spectacle très introspectif samedi soir au Théâtre de Quat’Sous. « Les 3 visages de David Giguère », mis en scène par Emmanuel Schwartz, offrait une vue assez personnelle des œuvres musicales de David.

Dans la salle intime du Théâtre de Quat’ Sous, David Giguère nous offre un bref aperçu du cheminement personnel qui mène à ses compositions musicales. Il entame son spectacle avec une immobilité surprenante, seul devant son micro.

Quelques minutes plus tard, la projection apparaît derrière lui et retient toute l’attention. Si l’on croit d’abord que celle-ci le filmera de l’arrière de la scène pour toute la durée du spectacle, on se rend vite compte que c’est en fait une animation pré-montée.

Un premier visage

La premier « visage » de David est assez morne – il nous présente les pièces Tuons nos enfants, L’échec de l’Odéon, La Noyade et La Honte. Toutes des pièces qui mettent en valeur des sentiments assez négatifs et une tirade émotive entre l’amour et la haine.

À l’arrière-plan, les animations se succèdent sans réellement avoir de sens – un peu comme ce tourbillon que représentent nos émotions. Faut-il connaître personnellement David Giguère pour comprendre ce que les dinosaures représentés sur l’écran signifient?

Un deuxième visage

David nous introduit ensuite des « moments ». Le tout a l’air très authentique jusqu’à ce qu’il nous avoue que son texte est récité. C’est alors qu’ils nous introduit ces moments précieux dont il ne faut pas faire fi lorsque la vie nous précipite à vive allure.

À la suite des pièces 1-2 et Gun, David revient au micro : « Le moment où j’aimerais être une femme. Le moment où j’aimerais avoir une voix de femme. Le moment où j’aimerais comprendre l’anglais. »

C’est ainsi qu’il présente sa musicienne à la voix profonde et mielleuse pour interprêter la pièce Can You Read My Mind au piano. David s’assoit alors sur son banc de piano et écoute attentivement.

Quelques minutes plus tard, il reprend de plus belle : « Le moment où tu vois des gens que tu aimes dans la salle. Le moment où tu vois des gens que tu aimes dans la salle qui font de la musique. »

Cette fois-ci, c’est au tour de Philémon Cimon d’entrer en scène pour chanter discrètement la pièce Vaincre l’automne. Encore une fois, David est à l’écoute. Quel geste altruiste que de laisser la place à ces deux artistes durant son spectacle!

Un troisième visage 

Le troisième visage de David est inattendu : « les permissions ». C’est alors qu’il nous offre Océanic 815, La Pornographie, L’atelier, Encore, Aimer Aimer et La Durée. Un segment plus reconnaissant, réaliste. David y fait en quelque sorte ses aveux, avec comme toile de fond des animations psychédéliques.

Un spectacle juste assez bref qui nous laissait pénétrer l’univers musical de David de façon subtile et très authentique à la fois. Une formule à répéter!

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