Critique | Darkside au Théâtre Corona de Montréal

Ce mardi 14 janvier 2014 au Théâtre Corona de Montréal, Darkside, duo mené par Nicolas Jaar & Dave Harrington, s’est produit sur scène. Première date de leur tournée mondiale 2014. Raison de plus pour ne pas rater le phénomène obscur dont l’album Psychic est un des meilleurs de l’année passée.

Les lumières s’éteignent lentement pour laisser place à une pleine lune réfléchissante surplombant la scène. La foule s’amasse et c’est toute la salle (comble) qui applaudit le duo. Nicolas Jaar n’est pas un novice en la matière, voilà pourquoi tant d’ovation. Tous deux placés derrières leurs énormes machines digitales, le premier au micro le second à la guitare.

Le voyage sur la lune promis par les deux compères a véritablement été d’un grand standing. Un trip psychédélique comme on en a plus entendu depuis les années soixante-dix. Une mise en scène et des jeux de lumière subtilement distillés durant près d’une heure et demie. Sobre, épuré, tout dans la composition, la délicatesse et le live. Classieux en somme. Nicolas Jarr & Dave Harrington ont su transporter et tenir en haleine le public à chaque trou d’air.

La puissance du duo réside également dans la manière de garder éveillé son auditoire. S’endormir durant un voyage aussi perché relèverait de l’exploit à vrai dire. Ceci dit, les montées et les descentes sont délicieuses et tripantes. Les corps et les bras levés se tordent dans tous les sens et les ombres et lumières dues aux projecteurs, magnifient le tout. C’est délicieux à voir et à entendre.

Alors que l’objectif lune se rapproche, les lasers réfléchissent dans l’immense miroir et forment alors des vagues et autres lignes délirantes lumineuses dans tout le théâtre. Dave Harrington n’en peut plus de triturer ses cordes et de jouer avec les faisceaux. Tandis que Nicolas Jaar, lui, tord dans tous les sens ses boutons et autres touches numériques tout en faisant usage de sa voix. Notamment sur le titre Paper Trail, repris en claquant des mains par la foule (frissonnant).

Le public ne s’y trompe pas. Ce soir là, au Théâtre Corona, deux grands Messieurs ont remis au goût du jour le psychédélique. Teinté d’électronique cette fois-ci. Un voyage sur la lune d’anthologie.

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