Critique concert: Red Hot Chili Peppers à Montréal

Mercredi 2 mai 2012 – Centre Bell (Montréal)

Si les Red Hot Chili Peppers sont vraiment des has-beens, il faudrait en aviser les quelques 17 000 fans réunis au Centre Bell mercredi soir qui leur réservaient un accueil de rock stars encore dans le coup. Pas plus au courant de cette présomption, le quatuor californien a répondu à son public avec un show d’une intensité (presque) digne des belles années.

Leur plus récent album a beau avoir eu l’effet d’un virevoltant dans le désert, les Red Hot Chili Peppers ont tout ce qu’il faut dans leur vaste répertoire pour offrir près de deux heures de funk rock ardent, parfois même furieux, et de pop rythmée.

Aux devants de la formation, le chanteur Anthony Kiedis mène le bal avec une relative justesse, lui qui n’est pas nécessairement reconnu pour sa constance au chant. Peu d’accrocs à noter lors de la prestation à Montréal, si ce n’est du capharnaüm de EMIT REMMUS – que l’on pourrait davantage attribuer à la sono – et Higher Ground, où chacun semblait avoir adopté une tonalité différente.

À la hauteur de sa réputation, le maître bassiste Flea multiplie les solos débridés sur ses quatre cordes, tout en brûlant des calories à la pelletée. Toute une bête de scène, même à l’aube de la cinquantaine. Le batteur Chad Smith, lui, a pris quelques rides, mais ses réflexes et son sens du rythme semblent aussi intacts que son charisme, alors que le nouveau guitariste Josh Klinghoffer semble prendre son pied, plutôt que de tomber dans le piège de tenter d’imiter son prédécesseur, l’inégalable John Frusciante.

Klinghoffer et Flea ont d’ailleurs partagé plusieurs beaux moments musicaux, se nourrissant de leur énergie mutuelle. Belle présence d’esprit de la part de Klinghoffer de démarrer le classique Under the Bridge à genou au milieu de la scène alors que Kiedis déferlait la jolie poésie toujours actuelle de ce petit bijou de ballade des années 1990.

 

Du Blood Sugar et Californication en masse!

Même si la présente tournée des Red Hot Chili Peppers vise à promouvoir I’m With You, album paru en fin d’été 2011, le groupe ne presse pas inutilement le citron.

Après Monarchy of Roses en guise d’introduction, seules Look Around, The Adventures Of Rain Dance Maggie et Goodbye Hooray ont été interprétées, bien entourées des nombreux tubes du groupe.

Around The World, Dani California et By The Way ont été les plus convaincantes du lot, avant le rappel béton, constitué de l’explosive Suck My Kiss, de la touchante I Could Have Lied et de la cerise sur le gâteau: Give It Away, bien entendu. Finale complètement déchaînée, qui a énergisé le Centre Bell comme un tour du chapeau des Glorieux.

Difficile de demander mieux de la part de quatre quasi-quinquagénaires dont le style a toujours eu pour principal charme la fougue de la jeunesse. Il semblerait que les nouveaux intronisés au Temple de la renommée du Rock’n’roll aient encore ce qu’il faut pour animer les foules et rendre justice à leur imposant catalogue d’excellentes chansons.

 

Grille de chansons

1. Monarchy Of Roses
2. Around the World
3. Scar Tissue
4. Dani California
5. Charlie
6. Look Around
7. Throw away your television
8. The Adventures Of Rain Dance Maggie
9. Can’t Stop
10. EMIT REMMUS
11. Under The Bridge
12. Goodbye Hooray
13. Californication
14. Higher Ground
15. By The Way

Rappel
Suck My Kiss
I Could Have Lied
Give It Away