Critique concert: Philippe B et Esmerine à Laval pour Diapason
Le Festival Diapason, crée en 2008 pour dynamiser la ville de Laval (on ne peut leur en vouloir) en est à sa quatrième édition cette année et se déroule du 3 au 6 novembre. Vendredi soir, Philippe B et Esmerine étaient présentés dans une minuscule galerie d’art, plus ou moins appropriée pour ce genre d’événement. Le spectacle était tout de même fort appréciable.
Philippe B
Philippe B, dont Pierre Lapointe déplorait publiquement l’absence dans les nominations du Gala de l’ADISQ la semaine dernière, était en spectacle pour la toute première fois à Laval hier soir en formule solo. Devant un décor simpliste de tableaux sur pied et d’ampoules nues intégrées (décor quelque peu gâché par l’éclairage de la salle inutilement en fonction), l’artiste a livré une performance agréable pour le public trop nombreux pour l’espace et très près de la scène.
Philippe B aurait pu être intimidé par la configuration, mais il a su établir une certaine connexion avec son public alliant anecdotes d ‘écriture, histoires et humour, allant jusqu’à qualifier la pièce Les Prisonniers du Lac Dufault de «fable politico-romatique-érotique de Noël» ou de «fable animalière-érotique-d’auto-fiction.»
Armé de ses guitares et harmonicas, il a interprété en rafale des chansons de son premier album à son dernier (Philippe B (2005), Taxidermie (2009), Variations Fantômes(2011)). Pour les adeptes de son magnifique dernier album Variations Fantômes, on aurait volontiers ajouté un orchestre complet à sa prestation pour rendre parfaitement les échantillonnages classiques utilisés, mais Philippe B réussit toutefois très bien à faire vivre ses chansons au public avec son folk hybride et les mises en contexte des pièces activant notre imaginaire.
Ces quelques minutes de présence n’ont pu qu’amener l’auditoire à être curieux de cet artiste unique.
*Critique complète à venir lors de son spectacle à L’Astral le 11 novembre prochain, dans le cadre du Festival Coup de Cœur Francophone.
Liste de chansons interprétées:
L’été
Archipels
Hypnagogie (avec loops)
La ballerine
Marie
Petite leçon de ténèbres
Les prisonniers du Lac Dufault
California Girl
Esmerine
Le quatuor montréalais Esmerine était également attendu lors de cette même soirée. Ce groupe formé il y a plus de dix ans est originellement composé du percussionsite Bruce Cawdron (Godspeed You! Black Emperor) et de la violoncelliste Rebecca Foon (Thee Silver Mt. Zion). Leur deux premiers albums de musique minimaliste/instrumentale/expérimentale de chambre ont d’ailleurs été acclamés par la critique.
Au fil des ans ils ont côtoyé, entre autres, Sara Pagé et Andrew Barr (Lhasa de Sela, The Barr Brothers), Sarah Neufeld et Mark Lawson (Arcade Fire) et Lhasa de Sela. Ils dédient d’ailleurs La Lechuza (2011) – « La Chouette » en français, surnom de Lhasa, consultez notre critique – à cette dernière, devenue une grande amie alors qu’ils travaillent sur l’album. Patrick Watson a également prêté sa voix à trois chansons et a enregistré la grande majorité du dernier opus.
Le groupe, maintenant accompagné d’un batteur/percussionniste et d’un bassiste, a interprété des pièces de tous leurs albums dans une ambiance planante rappelant certaines sonorités à la Sigur Ros et The Low Anthem. Le violoncelle et le xylophone dominant la prestation, l’ajout de batterie et de basse bien senties, densifie la musique et ajoute une dimension à la prestation.
Bien que l’on reconnaisse la présence d’une certaine virtuosité qui amène à vouloir en entendre davantage, il va sans dire que ce genre de musique n’est pas tout à fait accessible et peut rapidement devenir lassant. Pour mélomanes avertis.
- Artiste(s)
- Esmerine, Philippe B
- Ville(s)
- Laval
- Catégorie(s)
- Folk, Pop,
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