Nick Cave

Critique | Nick Cave and the Bad Seeds au Métropolis de Montréal

Nick Cave and the Bad Seeds étaient de retour à Montréal pour un concert à guichet fermé au Métropolis. La bête de scène a rappelé à son public l’étendue de son charisme avec un concert tout feu tout flamme, exploitant à la fois le ton plus posé de son plus récent album Push The Sky Away et le rock féroce de certains de ses classiques.

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Photo par Marie-Pier Gagnon Nadeau.

La mi-cinquantaine va plutôt bien à Nick Cave. Toujours svelte dans son éternel costume noir sur chemise blanche à grand collet, le ténébreux crooner attire tous les regards dès son entrée en scène.

Il est captivant à regarder et envoûtant à écouter alors qu’il enfile les textes lugubres de sa sombre poésie narrative.

Flanqué de ses Bad Seeds (toujours l’un des groupes rock les plus nuancés au monde), Nick Cave démarre le bal en douceur avec quelques-uns des meilleurs titres de son petit dernier, à commencer par We No Who U R.

Ça ne sera toutefois pas bien long avant que la bête montre ses crocs : la jolie Jubilee Street prend une tournure ahurissante avec sa finale échevelée. Le chanteur ajoute à la fanfare en frappant les notes d’ivoire, pendant que le multiinstrumentiste Warren Ellis perd carrément la carte, martyrisant ce pauvre violon.

Wide Lovely Eyes et Higgs Boson Blues sont aussi de dignes représentantes du nouveau disque, avant que le chanteur ne pige dans son vieux répertoire : From Her To Eternity (qui date du début des années 1980) et Red Right Hand (1994). Nick Cave puise son énergie dans la foule, qu’il visite régulièrement.

Quelques ballades, bien placées dans la grille de chansons, viennent adoucir l’atmosphère, dont la Cohenesque Into My Arms, un classique romantique pour athées, ainsi que Your Funeral… My Trial et God Is In the House. Cette dernière est agrémentée d’un solo de violon qui nous rappelle qu’Ellis peut faire autre chose qu’agresser le pauvre instrument sans défense pour en faire sortir des sons douleureux.

Le rock furieux de Deanna et Jack The Ripper, l’interprétation inspirée de The Mercy Seat et le conte musical Stagger Lee comptent parmi les moments marquants de cette soirée, qui n’en manquait certainement pas.

Au rappel, le grand manitou rapplique avec Tupelo, puis effectue un atterrissage réussi avec la chanson titre du nouvel album, la délicate Push The Sky Away. On pouvait apprécier l’apport vocal des deux choristes (l’une d’entre elles étant Sharon Van Etten, qui assurait également la première partie).

Deux heures d’intensité, de chansons viscérales et de pur bonheur pour les initiés, qui étaient visiblement en transe, suspendus à ses lèvres de la première note au rappel.

 

Grille de chansons

1.We No Who U R
2. Jubilee Street
3. Wide Lovely Eyes
4. Higgs Boson Blues
5. From Her to Eternity
6. Red Right Hand
7. Into My Arms
8. Deanna
9. Jack the Ripper
10. Your Funeral… My Trial
11. Papa Won’t Leave You, Henry
12. God Is in the House
13. The Weeping Song
14. The Mercy Seat
15. Stagger Lee

Rappel
Tupelo
Push The Sky Away

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