Nada Surf

Critique concert: Nada Surf à Montréal (au Théâtre Corona)

Jeudi 5 avril 2012 – Théâtre Corona (Montréal)

Le groupe américain Nada Surf était de passage au Théâtre Corona, à Montréal, hier soir, afin de présenter les chansons de son nouvel album The stars are indifferent to astronomy, ainsi qu’une sélection variée de titres de ses albums précédents.

Matthews Caws, de Nada Surf. Photo par Pierre Bourgault.

Le trio de base constitué du chanteur guitariste Matthew Caws, du batteur Ira Elliot et du bassiste aux rastas Daniel Lorca était accompagné de deux collaborateurs pour l’occasion: Martin Wenk (de Calexico) à la trompette et aux claviers, ainsi que le guitariste de Guided By Voices, Doug Gillard.

Ces ajouts bonifiaient certains titres plus mordants, comme on les aime, surtout Hi Speed Soul et Blankest Year, au rappel, tirées respectivement des excellents Let Go (2002) et The Weight Is A Gift (2005).

Hélas, les titres sans grande originalité du plus récent album The stars are indifferent to astronomy, qui ont la belle part dans la grille de chansons en tournée, ne lèvent pas davantage que sur disque. Des chansons comme Jules and Jim et When I Was Young paraissent bien pâles à côté de titres plus costauds ou de pièces plus raffinées comme les très bonnes Blonde on Blonde et Killian’s Red.

Le bassiste Daniel Lorca. Photo par Pierre Bourgault.

Dommage aussi que l’histoire du groupe et ses nombreux conflits avec l’étiquette Elektra l’ait poussé à délaisser totalement le matériel des deux premiers disques (à l’exception de 80 Windows, tirée du litigieux The Proximity Effect). Plusieurs titres de High/Low (1996) s’inséreraient à merveille dans la grille de chansons de Nada Surf sur scène et lui permettraient de rehausser le niveau d’énergie à des moments clé.

Nada Surf n’a d’ailleurs inclus aucune reprise tirée de son album If I Had A Hi Fi, lancé en 2010.

Qu’importe, Nada Surf semble bien avoir conquis une nouvelle base de fans avec les quatre derniers albums, et ceux-ci ne semblaient pas faire de cas du déséquilibre entre certains titres plus mornes et d’autres plus relevés.

En somme, Nada Surf donne un bon show rock, sans artifice. Honnête et énergique sans être trop bruyante, la prestation semblait faire le travail pour les adeptes du matériel récent. Tant mieux.

À noter que Matthews Caws et Daniel Lorca ont pris plaisir à interagir avec la foule dans un français admirable. Les deux acolytes et membres fondateurs du groupe se sont rencontrés au Lycée français de New York au début des années 1990, les deux ayant été partiellement élevés en France et en Belgique. Voilà pour l’anecdote.

Photos en vrac

(par Pierre Bourgault)

Grille de chansons

Clear Eye Clouded Mind
Waiting for Something
Happy Kid
Whose Authority
What Is Your Secret?
Teenage Dreams
Weightless
Killian’s Red
Jules and Jim
Concrete Bed
80 Windows
When I Was Young
The Way You Wear Your Head
Your Legs Grow
No Snow on the Mountain
Blonde on Blonde
Hi-Speed Soul
See these Bones

Rappel
Inside of Love
Always Love
Blankest Year

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