Mutemath

Critique concert | Mutemath à Montréal

Vendredi 28 septembre 2012 – Le National (Montréal)

Le groupe rock alternative néo-orléanais Mutemath était de retour à Montréal pour la première fois en cinq ans, concluant ainsi la portion canadienne de leur présente tournée nord-américaine au National. Fougue, virtuosité et éclairages ahurissants ont fait de cette soirée une dose d’adrénaline enivrante à souhait.

Premier constat étonnant pour le journaliste néophyte à l’entrée de la salle: à la table de marchandises, Mutemath propose à ses fans des albums, des t-shirts, des affiches et… des peaux de caisses claires bosselées. Curieux.

Photo par Patrick Roger

Après les deux premières chansons, Odd Soul et Prytania, tout s’explique déjà: le batteur de Mutemath, Darren King, est pratiquement la star du band et sa batterie en prend pour son rhume.  Le style de jeu de King est nerveux, frénétique et précis, en partie inspirée du drum ‘n bass. Sa perfomance est vigoueuse, presque athlétique et il donne tout un show. Pas étonnant qu’on le mette autant à l’avant-plan sur scène.

Au début de Reset, la bête du drum verse un seau d’eau sur sa caisse claire afin de jouer avec l’éclaboussure de chacun de ses coups de savate.

La démonstration de King n’éclipse toutefois pas l’ensemble du groupe, qui contient 4 talentueux musiciens. Le chanteur Paul Meany y va d’un solo de piano Rhodes endiablé durant Tell Your Heart Heads Up et ne rate jamais une note au chant, même lorsque le ton s’élève dans la stratosphère du National. Brillant animateur de foule, ce jeune homme, également.

Photo par Patrick Roger

Le groupe vogue du rock alternatif déjà-vu (la bien-nommée Typical, qui rappelle étrangement Incubus) au blues rock (Blood Pressure, qui conviendrait aux Black Keys), en passant par des touches de funk et de longs jams progressifs (la fin de Cavalries, par exemple).

Les éclairages en mettent littéralement plein la vue: stroboscopes, punchs – et ils sont nombreux dans les compositions fortement ponctuées de Mutemath – relevés par des flash parfaitement synchronisés, faisceaux qui fusent de toute part.

Le son du groupe est précis, les quatre gars jouissant d’une imposante cohésion. On sent que Mutemath compte sur dix ans d’expérience et qu’il a passé le clair de ce temps sur la route, à multiplier les concerts.

La finale était bien pensée: après avoir interprété l’imposante Chaos (un hit acclamé à tout rompre), King, le bassiste Roy Mitchell-Cárdenas et le guitariste Todd Gummerman ont enchaîné avec l’instrumentale Armistice Outro, pendant que le chanteur Meany se dirigeait vers une toute petite plateforme au beau milieu de la foule. De là, au sein de son public en délire, Meany a chanté Equals, puis Spotlight, dernière chanson du set.

Au rappel, Mutemath a fusionné Break The Same et Quarantine en une longue chanson de près de 12 minutes. Meany a une fois de plus rejoint les fans au plancher, en sautant du synthétiseur sur scène vers un genre de matelas gonflé lumineux, que les fans portaient à bout de bras. L’euphorie.

Même s’il existe un contraste évident en matière de créativité entre les chansons pop alternatives et les titres plus funk ou progressifs, la musique de Mutemath trouve son public grâce au brio des quatre excellents musiciens impliqués et de l’énergie déployée par le band, qui ne prend aucune relâche.

Très impressionnant.

Photos en vrac
(par Patrick Roger)

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Civil Twilight
(Première partie)

Grille de chansons

Odd Soul
Prytania
Blood Pressure
Reset
Typical
Tell Your Heart Heads Up
Sun Ray (instrumentale)
Backfire
Progress
???
Allies
Cavalries
Noticed
Control
You Are Mine
Chaos
Armistice Outro
Equals
Spotlight

Rappel
Break The Same / Quarantine

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