Critique concert: Monkeyjunk à Montréal
Un blues musclé et brûlant
Mercredi 23 novembre 2011 – L’Astral (Montréal)
Peu importe que Montréal ait été recouverte d’un tapis blanc de neige ce mercredi soir, c’est définitivement un vent de chaleur que les trois gars de Monkeyjunk ont apporté en ville, entre les murs de L’Astral.
Dans une ambiance feutrée (éclairages rougeâtres projetés sur un mur de brique, conférant à la salle montréalaise un aspect de vieille boîte de blues), Steve Marriner et ses deux complices sont venus interpréter la plupart des titres que l’on retrouve sur leurs deux lbums (Tiger In Your Tank et To Behold), ainsi que quelques reprises.
La formation blues rock, originaire d’Ottawa, a débuté sur un instrumental, avec Marriner à l’harmonica, totalement sublime. Le chanteur et multi-instrumentiste s’est avéré en pleine forme tout au long du spectacle, mis à part quelques ratés (ou disons plutôt des faiblesses) au niveau de la voix.
Ce qui n’a en rien gâché le plaisir de la petite foule qui était présente. Peu de gens au rendez-vous, mais ceci a laissé la chance à une poignée d’enthousiastes (quelque peu éméchés, pour certains) d’occuper le fond de la salle et de danser du début à la fin du spectacle.
Virtuosité et plaisir
La plupart des titres joués (Small Time Evil, With These Hands, ou encore la reprise d’un titre de Hank Williams Jr, You’re Gonna Change) ont permis à Tony D de démontrer l’étendue de sa polyvalence. Le guitariste aux doigts vifs comme l’éclair peut absolument tout faire avec son instrument. Sa main gauche pianote le manche avec une facilité ahurissante, tandis que sa main droite est tout à fait indépendante, et peut tout aussi bien jouer seule, comme il nous l’a prouvé.
Matt Sobb est en quelque sorte la force tranquille du groupe. Son jeu à la batterie n’est peut-être pas des plus inventifs, mais son timing est extrêmement précis, et c’est lui qui ponctue les morceaux, avec leurs montées et leurs descentes.
Steve Marriner s’est installé à l’orgue pour quelques instrumentaux, durant lesquels il a offert la répartie à Tony D, chacun dialoguant avec son instrument pour créer un effet des plus intéressants. Plusieurs chansons ont été étirées comparées à leur version studio, permettant à chacun de déployer ses nombreux talents.
Marriner s’est adressé tout au long du spectacle dans un français plus que correct, remerciant chaudement Montréal pour l’appui envers le groupe, et faisant référence au merveilleux spectacle gratuit que le groupe a donné l’été dernier au FIJM, durant lequel « nous nous sommes sentis comme de vrais rock stars », a dit le chanteur. Il a affirmé avoir visité, avec le groupe, six provinces au cours de la dernière semaine (dans le cadre de leur tournée canadienne), et il a avoué qu’il lui fait toujours bon de revenir au Québec.
Le groupe a enfilé les gros morceaux vers la fin du spectacle – Can’t Be Satisfied de Muddy Waters, leur propre composition When Push Comes To Shove (avec une partie centrale des plus intenses, les deux guitares et la batterie offrant tout ce qu’elles ont), et une version décapante du classique Have Love Will Travel.
En rappel, un blues (non identifié), qui s’est transformé en jam d’environ 20 minutes sur lequel les trois musiciens ont encore une fois coupé le souffle des spectateurs, en particulier Tony D et son jeu de guitare nuancé allant dans les extrêmes.
Avec la performance au Festival de Jazz l’été dernier, et celle offerte ce mercredi soir, il ne fait aucun doute que Monkeyjunk est parmi les grands groupes rock canadiens du moment. De solides musiciens sur scène, des chansons bien structurées aux mélodies entraînantes, un chanteur charismatique, un guitariste des plus hallucinants et un batteur qui tient le tout en place, le groupe a tout pour réussir. Son style musical n’est peut-être pas le plus « fashionable », mais dans un monde où les Black Keys peuvent atteindre les sommets de ventes de disque avec un répertoire semblable, on peut toujours espérer…
(n’hésitez pas à nous indiquer les titres manquants ou erronés dans cette liste)
1.The Marinator (*Merci à Marijade Vézina)
2.Non identifiée
3.Small time evil
4.With these hands
5.You’re gonna change (or i’m gonna leave) (Hank Williams Jr)
6.What I’ve got to give
7.Let Her Down
8.Instrumental
9.Tiger on your tank
Intermission (30 min)
10.Instrumental
11.Right Now
12.While You’re Mine
13.Give Me Time
14.I Can’t be satisfied (Muddy Waters)
15.When Push Comes to Shove
16.Have Love Will Travel (Richard Berry)
17.Mother’s Crying
Rappel
18. Pay the Cost (*Merci à Marijade Vézina)
- Artiste(s)
- Monkeyjunk
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Studio TD (anciennement L'Astral)
- Catégorie(s)
- Jazz/Blues, Rock,
Vos commentaires