Critique concert: MGMT à Montréal
Mercredi 4 août 2010 – Métropolis (Montréal)
* Photos par Karine Jacques
MGMT est arrivé à Montréal avec l’intention de présenter une grille de chansons assez audacieuse qui aurait pu leur faire perdre des fidèles en chemin. Le groupe américain s’en est toutefois bien tiré grâce à la qualité de son répertoire et de l’interprétation qu’il en a fait.
Le quintette est arrivé sur scène sans tambour ni trompette, avant même que la musique d’ambiance séparant leur prestation de celle de la première partie (le groupe Violens, fort impressionnant) ne soit arrêtée. Andrew VanWyngarden a aussitôt entamé les accords de Pieces of What à la guitare acoustique pendant que son acolyte Ben Goldwasser agrémentait le tout de flûte à bec.
Après un départ relativement tranquille (Pieces of What et une version assez conservatrice de Brian Eno), VanWyngarden a empoigné la guitare électrique et le groupe a commencé à se faire plus bruyant.
Moments risqués d’un intense psychédélisme
Pigeant allègrement dans le répertoire de son premier album, MGMT a brillé là où il excelle sur disque: dans les élans psychédéliques, comme les finales d’Of Moon Birds & Monster et The Handshake.
Plus risqué encore, MGMT a interprété l’ambitieuse Siberian Breaks, une longue épopée de 12 minutes en 7 segments bien distincts. Visiblement, VanWyngarden s’éclatait ferme, même si une portion de la foule en a profité pour jaser de son week-end.
Toute en finesse, cette pièce aux 1001 détours calculés aura totuefois été un moment marquant pour ceux qui faisaient preuve de la patience nécessaire pour suivre la vague.
Il s’agissait également de la plus convaincante des chansons tirées du deuxième album, les deux extraits Flash Delerium et It’s Working ayant été interprétées avec peu de conviction (à l’exception des prodigieuses harmonies vocales de Goldwasser, du batteur Will Berman et du claviériste James Richardson sur cette dernière).
Les deux gros hits… avant le rappel!
Tant qu’à faire preuve d’audace, MGMT y est allé pour la totale: interpréter ses deux plus gros hits avant le rappel. Time To Pretend résonnait à fond la caisse, alors que Kids a semé l’hystérie dans le Métropolis, même si les 5 membres ont laissé place à une trame pré-enregistrée, par-dessus laquelle chantait VanWyngarden. Tant qu’à ça, Weezer était plus convaincant à Osheaga!
Conséquemment, plusieurs spectateurs avaient quitté les lieux avant le rappel, sans surprise. Ils auront manqué une jolie version de Congratulations, ainsi qu’une mouture de Someone’s Missing assez semblable à celle endisquée et une nouvelle chanson non-identifiée qui est un peu tombée à plat. Le climax était déjà atteint, il ne restait plus qu’à revenir sur terre.
Avec le charisme presque absent du chanteur (et de ses collègues aussi), la prestation de MGMT reposait strictement sur la qualité de la musique. Heureusement, les musiciens ont paru soudés et comptait sur une panoplie de bonnes chansons, mais si certains applaudiront l’audace dans la construction du spectacle, les fans moins dédiés auront peut-être trouvé l’expérience un peu laborieuse.
Grille de chansons:
1- Pieces of what
2- Brian Eno
3- Destrokk
4- Flash delerium
5- Electric Feel
6- Of moon birds & monster
7- It’s Working
8- The Youth
9- Song for Dan Treacy
10- Weekend Wars
11- I found a whistle
12- Time to pretend
13- Siberian Breaks
14- The Handshake
15- Kids
Rappel
Congratulations
Rappel 2
Someone’s Missing
??? (nouvelle chanson)
- Artiste(s)
- MGMT
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Métropolis - MTELUS
- Catégorie(s)
- Rock,
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