Critique concert: Lykke Li à Montréal
Samedi 21 mai 2011 – Métropolis (Montréal)
Fidèle à son habitude, Lykke Li est venue offrir à ses nombreux fans réunis au Métropolis à Montréal – salle comble, d’ailleurs – ce qu’elle sait faire de mieux : une pop contrastée avec tout ce qu’il faut de sensibilité « indie » pour se démarquer de ses consoeurs divas.
Sur scène comme sur disque, Lykke Li évite les pièges de la pop moderne; elle mise plutôt sur une mise en scène sobre et de bon goût, s’abstient de gaver son public de stupre et de quasi-nudité et ne se fie pas à des trames pré-enregistrées en guise d’accompagnement musical, faisant plutôt confiance à la qualité de ses chansons et à leur instrumentation en grande partie organique.
Sa présentation sur scène est efficace: 5 grands drapés verticaux noirs dans lesquels la chanteuse suédoise s’enroule à l’occasion et ses 6 musiciens disposés en demi-cercle autour d’elle. D’ailleurs, le noir domine, sans tomber dans l’esthétique gothique trop souvent mal employé dans la culture pop: tous les musiciens portent du noir, tout comme Lykke Li, vêtue d’un genre de longue toge couvrant en partie un mini-short et un haut ample.
Le jeu d’éclairage ne fait pas dans le tappe-à-l’oeil non plus: que du blanc, à quelques exceptions près.
Simple et épuré, l’univers visuel du spectacle est à l’image de l’artiste, dont les gestes, plus théâtraux que lascifs, suffissent à rendre intéressante à regarder.
Instrumentation organique
Pour ceux et celles qui n’avaient pas remarqué à l’écoute de ses deux premiers disques – l’excellent Youth Novels (2008) et son digne successeur Wounded Rhymes (2011) – la musique de Lykke Li n’est pas une construction de studio mais plutôt la captation de chansons bénéficiant d’arrangements relativement organiques, empruntant davantage à l’esthétique « indie » qu’à la pop bonbon.
Les percussions (2 musiciens s’y affairaient et Lykke Li se joignait à eux à l’occasion) ainsi que les choeurs (4 voix masculines, 1 féminine) ajoutaient beaucoup de corps au canevas sur lequel Lykke Li déposait sa voix si particulière.
La grille de chansons comportait certes quelques lacunes: les combos Sadness Is a Blessing/Paris Blue en début de prestation et Made You Move/I Know Places aux trois quarts du spectacle, ont chacun à leur tour brisé le rythme enivrant des plus dansantes I Follow Rivers et Dance Dance Dance. C’est le prix à payer pour une artiste qui opte pour une variété de tons et de rythmes à son répertoire.
N’empêche que les moments forts ont tout fait oublier: la section percussive de Dance Dance Dance, les succès Little Bit et Get Some, ainsi que l’ingénieux « mash-up » de Youth Know No Pain avec Power de Kanye West, en rappel.
Grille de chansons:
Jerome
I’m good I’m gone
Sadness is a Blessing
Paris Blue
I follows rivers
Dance Dance Dance
Made You Move
I Know Places
Little bit
Love Out of Lust (?)
Rich Kid Blues
Until We Bleed (reprise de Andreas Kleerup)
Get Some
Rappel:
Youth Knows No Pain (finale mixée avec Power de Kanye West!)
Love is unrequited
- Artiste(s)
- Lykke Li
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Métropolis - MTELUS
- Catégorie(s)
- Pop,
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