Lights

Critique concert: LIGHTS à Montréal

Jeudi 24 novembre 2011 – Théâtre Corona (Montréal)

La chanteuse canadienne Lights était de passage au Théâtre Corona de Montréal ce jeudi soir pour venir présenter les chansons de son nouvel album, Siberia, ainsi que quelques titres plus anciens. Et c’est à guichet fermé, devant un fidèle public conquis d’avance, que la jeune étoile montante a offert un spectacle très énergique, qui en mettait plein les yeux et les oreilles.

L’interprète aux multiples claviers est entrée sur scène (avec les trois autres membres de son groupe – deux claviéristes/guitaristes et un batteur) sous une pluie de sifflements et d’applaudissements de la part du public (très juvénile), totalement sous le charme dès le départ.

La voix de Lights s’est avérée plus puissante et mieux contrôlée que lors de passages précédents de la chanteuse à Montréal. La jeune femme occupait les devants de la scène à elle seule, son groupe effacé derrière elle lui laissant toute la place. Les musiciens étaient quelque peu stoïques et il est difficile de savoir qui jouait quoi avec les claviers cachant les mains des deux claviéristes.

Quant au batteur, il complétait de manière très simpliste les rythmes électroniques et son apport à l’ensemble nous a semblé peu substantiel.

Un souffle additionnel aux nouvelles chansons

Ceci dit, bien que les plus vieux titres comme Second Go, Ice ou Saviour gardent leur saveur bon enfant, les nouvelles chansons – qui ont été écrites et arrangées avec l’aide du groupe Holy Fuck – sont nettement plus puissantes et extrêmement intéressantes sur scène. Le groupe les rend très bien, et c’est lors de ces chansons – Everybody Breaks A Glass, Siberia ou encore Suspension – que la formation sonne comme une tonne de brique, et chaque son fait vibrer toutes les parties du corps des gens dans la foule.

Les éclairages dignes d’une boîte de danse et les effets stroboscopiques viennent augmenter l’expérience sonore en ajoutant un aspect visuel fort approprié.

Au milieu du spectacle, la chanteuse a interprété seule au piano la ballade And Counting, « l’une de mes seules chansons d’amour », a-t-elle affirmé.

La jeune femme s’est adressée plusieurs fois à la foule (en anglais), visiblement ravie de l’accueil reçu. Elle a affirmé avoir mangé de la poutine avec ses collègues le matin même. Elle a d’autre part salué un petit groupe d’admirateurs qui ont fait la file devant le Théâtre Corona dès les petites heures du matin, avant de remercier un fan qui tenait à bout de bras une grande affiche sur laquelle on lisait « Heirate Mich Lights » (allemand pour « Épouse-moi Lights ».

Claude Rajotte, de Musique Plus, a récemment qualifié l’album Siberia de « disco moumoune », mais ce n’est pas ce à quoi le public a eu droit jeudi soir. Lorsque le groupe a attaqué les Last Thing on Your Mind, Flux and Flow, When The Fence if Low et surtout Toes, on avait l’impression que les murs centenaires du Corona n’allaient pas tenir le coup.

En rappel, une version quasi country (à la guitare acoustique) de Cactus In The Valley, et ensuite une version endiablée de Lions!, « une chanson inspirée de World of Warcraft », a souligné Lights.

Bien que Lights ne possède pas l’étrange charisme d’une Lady Gaga, ou ne soit pas une bête de scène comme Robyn, elle se défend pourtant très bien et elle gagne en confiance et en talent avec le temps. Si ses compositions pouvaient gagner en maturité (au niveau des textes surtout), elle pourrait aller loin, et attirerait un public autre que les adolescents. Mais peut-être est-ce ce qu’elle désire, et après tout, la chanteuse est encore toute jeune et a bien le temps de prendre
de la maturité.

Pour l’instant, elle offre un spectacle saisissant qui satisfait amplement.

Nightbox

Les 5 complices du groupe torontois Nightbox ont réchauffé la foule avec leur pop-électro parsemée d’échantillons (leur son correspondant plus au commentaire de Rajotte cité ci-haut). Très dynamique, le groupe avait ses fans parmi la foule, et celle-ci a semblé se laisser charmer par la formation, du moins en partie. Une reprise de You Can Call Me Al de Paul Simon est venue offrir une belle surprise dans une grille de chansons qui se ressemblaient malheureusement un peu trop.

Grille de chansons

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Second Go
Ice
My Boots
Drive My Soul
Flux and Flow
Everybody Breaks a Glass
And Counting
Quiet
Siberia
The Last Thing On Your Mind
Suspension
Where The Fence Is Low
Saviour
Toes

Rappel
Cactus In the Valley (Acoustic Version)
Lions!

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