Critique concert: Les Beach Boys à Montréal pour leur 50e anniversaire!
Débuter l’été avec les sons chauds des Beach Boys
Mercredi 20 juin 2012 – Centre Bell (Montréal)
Quoi de mieux que de passer la dernière soirée du printemps avec les Beach Boys, réunis à l’occasion du 50e anniversaire de leur formation? C’est ce que des milliers de personnes ont eu la chance de faire mercredi soir, au Centre Bell de Montréal.
Alors qu’à l’extérieur, on battait des records de chaleur, à l’intérieur on dansait sur des airs bien connus de rock californien. Comme prélude à l’été, on a vu pire…
On savait que le spectacle aurait un petit quelque chose de pépère; pour preuve, la réunion des Beach Boys avec leur ancien leader Brian Wilson – qui faisait bande à part depuis plusieurs années – a donné naissance il y a quelques semaines à un nouvel album de matériel original. Pas très convaincantes, les nouvelles chansons manquent d’énergie et ne sortent jamais du moule de la complainte mélancolique hyper nostalgique.
C’est pourquoi nous étions un peu anxieux à l’idée de ce spectacle. Mais somme toute le groupe s’en est très bien tiré.
Enfilant près de 50 chansons, presque tous des succès, les membres survivants des Beach Boys (Mike Love, Al Jardine, Bruce Johnston et Wilson) étaient accompagnés par les musiciens de tournée de Brian Wilson, qui ont perfectionné au fil des ans un son semblable au groupe original. Un plus, donc, pour l’ensemble, et ceci semble revigorer les vieux garçons de la plage.
Le spectacle a par contre paru un peu long. On aurait volontiers retranché certains titres, tels Disney Girls, chantée par Bruce Johnston, qui n’a pas levé du tout.
La scène avait des allures très kitsch, avec ses ballons gonflés à l’hélium, son gros « 50 » bien en vue et son écran aux formes rétro rappelant les années 1950. Sur l’écran, tout au long du spectacle, des extraits vidéo, des photos et des animations plus ou moins boboches ont été projetés. Le tout ressemblait à un spécial télévisé de baby-boomers sur PBS.
À chacun son rôle
Brian Wilson, le génie compositeur des Beach Boys, en permanence derrière son grand piano blanc, semblait (comme à l’habitude) sur le pilote automatique, mais avait la voix juste et encore forte. Celui-ci fêtait également ses 70 ans de naissance en ce 20 juin 2012, et bien qu’il les fasse amplement, sa présence sur scène conférait un certain sérieux à l’ensemble, en contrepoids à la légèreté des autres membres du groupe.
Mike Love a joué à la perfection son rôle d’amuseur de foule, quoiqu’on aurait aimé plus d’interaction avec la foule. C’était un peu froid. Johnston à son clavier, Jardine à sa basse et Marks à sa guitare ont été plus discrets, mais ont chacun eu leur moment de gloire au cours du spectacle.
Les jeunes musiciens derrière eux ont été terriblement efficaces, et semblaient beaucoup plus s’amuser que le groupe principal. En particulier John Cowsill à la batterie, toujours en train de danser sur son siège.
Malgré tout, on a l’impression que, en comparaison, lorsque Paul McCartney vient au Centre Bell, avec la moitié moins de musiciens, il parvient beaucoup mieux à faire bouger le public. Les Beach Boys manquent d’énergie et d’enthousiasme. Et sans les écrans géants, sans un bon contact avec le public, le courant passe difficilement.
Bien sur, les éternels danseurs des premières rangées du parterre, avec leurs chemises fleuries, les gaminets tie-dye et les cheveux grisonnants, ont eu énormément de plaisir. De même que de nombreux spectateurs partout dans la salle.
Mais il y eut également plusieurs moments de lassitude.
Parmi les points forts, notons :
– Little Deuce Coupe, première pièce de la soirée où la foule s’est décidée à danser;
– Don’t Worry Baby, chantée par Jeff Foskett, en remplacement du défunt Carl Wilson, chantée à la perfection;
– La suite tirée de Pet Sounds (Sloop John B, Wouldn’t It Be Nice, I Just Wasn’t Made For Theses Times) en deuxième partie de spectacle, suivie d’un hommage aux morts (avec Forever de Dennis Wilson et la magistrale God Only Knows de Carl Wilson);
La dernière demi-heure s’est résumée en une rafale de succès rock n’ roll, au plus grand bonheur du public qui a beaucoup dansé. Pour le rappel (Kokomo), Johnston et Jardine sont arrivés sur scène vêtus de chandails du Canadien de Montréal.
Le tout s’est terminé avec Barbara Ann et Fun, Fun, Fun, et tout le monde est reparti le sourire aux lèvres.
Oui, ils ont vieilli, ils ne sont plus tout à fait fringants, et le spectacle aurait pu être moins long, mais on l’a dit et on le répète : il y a bien pire façon de commencer l’été qu’en allant voir les Beach Boys en spectacle…
Grille de chansons
Do It Again
Little Honda
Catch a Wave
Hawaii
Don’t Back Down
Surfin’ Safari
Surfer Girl
Wendy
Marcella
Then I Kissed Her (Reprise de The Crystals)
Kiss Me, Baby
Getcha Back
Why Do Fools Fall in Love (Reprise de Frankie Lymon & The Teenagers)
When I Grow Up (to Be a Man)
Darlin’
Disney Girls
Please Let Me Wonder
Isn’t It Time
It’s OK
California Saga: California
Cotton Fields (Reprise de Lead Belly)
Be True to Your School
Don’t Worry Baby
Little Deuce Coupe
409
Shut Down
I Get Around
2e partie
Add Some Music to Your Day
Heroes and Villains
Sloop John B
Wouldn’t It Be Nice
I Just Wasn’t Made for These Times
Sail on, Sailor
All This Is That
That’s Why God Made the Radio
In My Room
Forever
God Only Knows
Good Vibrations
California Girls
All Summer Long
Help Me, Rhonda
Rock and Roll Music (Reprise de Chuck Berry)
Do You Wanna Dance? (Reprise de Bobby Freeman)
Surfin’ USA
Rappel
Kokomo
Barbara Ann
Fun, Fun, Fun
- Artiste(s)
- Beach Boys, Brian Wilson
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Centre Bell
- Catégorie(s)
- Pop, Rock,
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