Critique concert: Kings of Leon à Montréal

Vendredi 14 octobre 2011 – Centre Bell (Montréal)

Le groupe Kings of Leon était de passage au Centre Bell à Montréal afin de présenter le contenu de ses cinq albums, dont le plus récent Come Around Sundown, lancé à l’automne 2010.

«I’m just wasting time, we’re fucking tired here!» est la phrase prononcée par le chanteur Caleb Followill, leader du groupe américain composé de ses deux frères et de leur cousin à la guitare, qui représente sans doute le mieux le concert offert par Kings of Leon ce soir au centre Bell. Peu loquace, les quelques fois où il parlait donnaient d’ailleurs toujours l’impression qu’il ne s’approchait du micro que pour gagner quelques secondes afin de laisser à son groupe le temps de respirer.

Effectivement, les musiciens paraissaient épuisés, semblant user de toute la concentration qu’il leur restait pour se tenir debout et jouer de leurs instruments respectifs. On faisait donc face à un groupe assez statique, dont les membres gardaient généralement les pieds collés au sol. La formation manquait de dynamisme et seul le guitariste, Matthew Followill, semblait réellement imprégné de sa musique.

On ne peut toutefois pas nier la qualité du support visuel dans lequel la musique évoluait, à commencer par les deux écrans géants qui encadraient la scène. À l’aide de plusieurs caméras vidéo, les images s’enchaînaient avec un dynamisme qui donnait au groupe l’air d’être déchaîné dans les moments les plus plats.

Des effets étaient même souvent appliqués à l’image projetée, donnant la plupart du temps une teinte en noir et blanc afin d’obtenir un effet «vintage» très réussi.

Après les premières minutes du concert, cinq écrans à DEL ont été déployés en arrière-plan afin d’alimenter le tout de diverses projections qui pouvaient être assez impressionnantes, allant d’un champ de blé à des flamèches vacillantes, en passant par des cordes vibrant au rythme de la musique.

Le concert laisse donc une impression mitigée; alors que les éclairages étaient toujours adéquats, les effets pyrotechniques qui ont clos le spectacle faisaient très cliché. À cela s’ajoute la performance décevante du groupe, toutefois rattrapée par l’abondance d’effets qui n’étaient à quelques exceptions près jamais de trop.