Critique concert: Inna Modja à Montréal
Mercredi 11 juillet 2012 – Théâtre Corona (Montréal)
Balcon fermé pour la soirée et salle à moitié remplie au Théâtre Corona : Inna Modja ne semble pas avoir séduit le public montréalais avant son concert d’hier soir. Qu’en est-il après coup ? Peut-on parler de volte-face ?
Le public du Théâtre Corona était en effet peu nombreux hier soir pour Inna Modja : ressemblant plutôt à une foule prête pour l’happy hour d’un cinq à sept after work plutôt que d’un public se mourant de la voir. Juste un détail pour la jeune chanteuse d’origine malienne qui avec un grand sourire débute son concert avec le morceau Kinks In My Hair de son nouvel et second album Love Revolution (sorti en 2011). Elle enchaîne avec sa version du morceau Life que la chanteuse pop soul Des’ree avait sorti en 1998.
Inna Modja ouvre une porte sur sa réalité, ses anecdotes, sa vie. Elle interprète la chanson Big Apple (Love Revolution) en expliquant qu’elle a longtemps vécu à New York avant de s’installer à Paris, ce qui explique sa tendance à chanter en anglais. Elle poursuit avec You Love Me, chanson simple et touchante qu’elle a écrite à la suite d’une dépression pour remercier son entourage et son public.
C’est au tour de La Fille Du Lido d’être interprétée, morceau qui a été son deuxième plus grand succès en France. Pour l’anecdote, elle était la seule de ses six frères et soeurs à ne pas savoir danser, ce qui lui a valu douze années de danse intensive, pour au final, ne toujours pas savoir danser. La Fille Du Lido est un fantasme, celui de pouvoir enfin être une bonne danseuse ! Inna Modja enchaîne avec le morceau For My Land dédié au Mali qui vit une importante crise actuellement.
Non sans humour, la ravissante Inna explique qu’avec l’arrivée des réseaux sociaux, c’est plus que difficile de se débarrasser du passé amoureux de son copain ou de sa copine ! La chanson Ex-Girlfriend (Love Revolution) exprime bien ce sentiment de faire « reset, delete ».
Elle poursuit avec la chanson Homeless suivie du morceau Emily, chanson poignante sur la mort de la famille d’une amie durant le tremblement de terre d’Haïti. Il s’en suit le titre Let’s Go To Bamako avant qu’Inna n’entame le morceau qui l’a rendu connu et qu’il s’est classé numéro un en France l’année dernière : French Cancan (Monsieur Sainte Nitouche).
Elle quitte la scène afin de marquer la fin du concert avant de revenir pour interpréter un morceau acapella en Peul. Elle enchaîne avec le premier single de son premier album Mister H avant de reprendre la chanson de George Michael I Want Your Sex.
Bien loin des minauderies de ses vidéos clips et de la pop acidulée vue, et revue, Inna Modja a su être surprenante par sa simplicité et son envie de partager la musique.
Rien de transcendant dans sa musique, seulement une fille charmante, sympa, qui arrive à faire doucement sourire par l’enchaînement de ses anecdotes et de ses chansons.
Bravo à cette artiste qui a su renverser le vide karmique de la salle pour la remplir de sourires et d’applaudissements. Mention spéciale à son bain de foule amical lorsqu’à la fin du concert, elle décide de venir danser avec le public.
- Artiste(s)
- Inna Modja, Marième
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Théâtre Corona
- Catégorie(s)
- Musique du monde, Pop,
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