Dead Can Dance

Critique concert: Dead Can Dance à Montréal

Vendredi 24 août 2012 – Centre Bell (Montréal)

La mythique formation Dead Can Dance était de retour à Montréal vendredi soir pour un concert fort appréciable au Centre Bell, dans une configuration dite « théâtre ». Façon diplomate de dire « intime » ou, si vous préférez, « devant un public qui aurait mieux rempli la Place des Arts ».

Il n’y a pas que la quantité de spectateurs présents qui aurait justifié la tenue du concert dans la salle principale du Quartier des Spectacles : le type de concert également.

La première partie, assurée par David Kuckhermann, en faisait la démonstration avant même l’arrivée du groupe. Le talentueux multi-instrumentiste proposait une prestation solo, principalement au « hang », un instrument métallurgique à la fois percussif et mélodique, à l’apparence d’une soucoupe volante.

Brendan Perry. Photo par Martin Charbonneau.

Le petit numéro de virtuosité instrumentale était plutôt fascinant, mais avouons que c’est plutôt rare d’assister à une prestation instrumentale solo au Centre Bell. Le public était attentif, voire même plutôt réceptif à la splendeur des mélodies atypiques de Kuckhermann, mais l’atmosphère froide qui régnait dans le « théâtre surdimensionné » n’était pas des plus propices.

Puis, le vaillant musicien et chanteur Brendan Perry et sa gracieuse compère Lisa Gerrard ont investi la scène du Centre Bell, accompagnés de 5 musiciens (dont deux percussionnistes).

Bien qu’on reproche souvent l’acoustique pénible de l’amphithéâtre, ce n’était pas vraiment un obstacle ce soir; les chansons de Dead Can Dance sonnaient franchement plutôt bien.

La voix de crooner de Perry n’a pas pris une ride, comme en témoignaient Children of the Sun, Amnesia, Opium et Ime Prezakias. Celle de Gerrard, elle, bénéficiait de la réverbération naturelle du grand espace. Sublime sur Anabasis, Kiko, Sanvean et The Host of Seraphim, l’organe vocale de la chanteuse donnait des frissons.

L’instrumentation était toujours juste, appliquée.  Mais cette distance avec le public pour un concert visiblement conçu pour être grandiose en réduisait forcément l’effet.

 

Anastasis au grand complet

Contrairement à son dernier passage dans la Métropole québécoise (en octobre 2005), Lisa Gerrard et Brendan Perry avaient, cette fois-ci, du nouveau matériel à proposer.

Lisa Gerrard. Photo par Martin Charbonneau.

Et les deux âmes soeurs musicales n’ont pas lésiné sur les chansons récentes: tout l’album Anastasis y est passé, en commençant par Children of the Sun et se terminant par All In Good Time (avant le rappel), exactement comme sur le disque, paru au début août.

Les fans de la première heure ont tout de même eu droit à quelques anciens titres triés sur le volet, dont Sanvean et Rakim, de Toward the Within (1994), ainsi que Nierika, de Spiritchaser (1996).

Dead Can Dance a également inclus quelques surprises, dont Now We Are Free, chanson que Lisa Gerrard chantait sur la trame sonore du film Gladiator, ainsi qu’une reprise de This Mortal Coil (Dreams Made Flesh) au premier rappel, et une autre de Tim Buckley (Song to the Siren) au deuxième rappel.

Fort généreuse, la prestation a duré deux heures bien remplies, avec 19 chansons au total, dont 3 rappels. Les fans (ceux qui restent et les quelques rares néophytes) n’auront peut-être pas eu droit à la grille de chansons nostalgique souhaitée, mais on ne peut certainement pas reprocher à Dead Can Dance de ne pas nous en donner pour notre argent.


Photos en vrac
(par Martin Charbonneau)

   

 


Grille de chansons

Children of the Sun
Anabasis
Rakim
Kiko
Lamma Bada
Agape
Amnesia
Sanvean
Nierika
Opium
The Host of Seraphim
Ime Prezakias
Now We Are Free (tirée de la trame sonore de Gladiator)
All in Good Time

Rappel:
The Ubiquitous Mr. Lovegrove
Dreams Made Flesh (Reprise de This Mortal Coil)

Rappel 2:
Song to the Siren (reprise de Tim Buckley)
Return of the She-King

Rappel 3
Rising of the Moon

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