Critique concert: B.B. King à Montréal
Jovial et charmeur, mais un peu décevant sur le plan musical
Mardi 29 mai 2012 – Salle Wilfrid-Pelletier (Place des Arts, Montréal)
Loin de nous l’idée de dire du mal d’une légende, et encore moins du vénérable B.B. King, mais force est d’admettre que sa performance de mardi soir à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts laissait à désirer…
Le gamin de 86 ans était entouré d’un groupe de musiciens respectables, tous vêtus élégamment de noir, qui ont entamé la soirée par quelques instrumentaux (ornés de plusieurs solos) avant que le roi ne fasse son entrée sur scène. Prenant place sur sa chaise au centre de la scène, enfilant sa fidèle « Lucille » autour de son épaule, le vétéran s’est empressé de charmer la foule avec ses blagues et sa bonne humeur communicative.
Les années n’ont rien enlevé à la personnalité joviale et gamine de Riley B. King. Au contraire, celui-ci semblait en pleine forme, faisant même quelques mouvements de danse avant de s’asseoir et se déhanchant à plusieurs reprises sur sa chaise tout au long du spectacle.
Mais outre sa facilité à captiver le public, le maître nous a semblé un peu mou dans son jeu de guitare. Sans réelle passion, sans « mordant », les pièces – qui incluaient I Need You So, Rock Me Baby, When Love Comes To Town et The Thrill Is Gone — semblaient jouées sur le pilote automatique. À vouloir tellement être relax dans son attitude de scène, il a semblé oublier de mettre un peu de cœur dans son interprétation.
La voix de King est toujours aussi forte et assumée. Il attaque les mots avec la détermination d’un jeune loup. Son chant est toujours juste, toujours dans le bon registre et juste assez nuancé.
Par contre, son jeu de guitare, quoique réputé mondialement, ne nous a pas semblé à la hauteur de la légende. Pour un premier concert du grand guitariste auquel nous assistions, nous sommes restés sur notre faim. Une trop grande économie de notes, peut-être? Une trop grande place accordée aux blagues aux dépens de la musique?
Quoi qu’il en soit, le public a semblé raffoler de sa soirée en compagnie de monsieur King. Et celui-ci ne manquait pas de choses à raconter. Il a dédié la chanson You Are My Sunshine (que tout le monde a chantée avec lui) aux femmes dans le public. Particulièrement les femmes enceintes, affirmant que « la grossesse est la plus belle chose au monde ». Il a ajouté par la suite, à la blague, que « lorsqu’on atteint mon âge, les femmes ne nous aiment pas, mais nous on les aime! ».
Accompagné d’excellents musiciens qui l’ont bien servi tout au long de la soirée (dont son neveu Walter Riley King au baryton et la flûte), B.B. King a tout de même livré un bon spectacle. On aurait espéré quelque chose d’un peu plus musclé au niveau musical, de plus impressionnant, et de moins relaxe que ce qui nous a été présenté ici. Mais lorsqu’on a une légende sous les yeux, peut-être pour la seule et unique fois, on ne boude pas son plaisir. Un concert de B.B. King, ça demeure tout de même une expérience unique! À noter que le même spectacle sera présenté à nouveau ce mercredi soir.
Photos en vrac
(par Patrick Roger)
Grille de chansons
(incomplète – aidez-nous à la compléter et la corriger)
1. Instrumental
2. Instrumental
3. I Need You So
4. Rock Me Baby
5. Key To The Highway
6. When Love Comes To Town
7. You Are My Sunshone
8. The Thrill Is Gone
9. Fade To End
10. When The Saints Go Marchin’ In
11. Guess Who
- Artiste(s)
- B.B. King
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Salle Wilfrid-Pelletier
- Catégorie(s)
- Jazz/Blues,
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