Critique CD: The National – High Violet
The National semble prendre du galon d’un album à l’autre et cette évolution se poursuit sur High Violet, leur cinquième album en carrière.
La formation newyorkaise a un réel don pour modeler son spleen naturel en délicates chansons vibrantes d’émotions tortueusement fabriquées mais livrées avec une aise qui permet à l’auditeur de s’y abandonner sans complexe.
Il en résulte une sorte de «pop noire» au format indie rock dans laquelle le romantisme ténébreux de la voix basse, rauque et posée de Matt Berninger – qui rappelle par moments celle de Morrissey – peut se déployer.
Parmi les grands du genre
Cette mixture, qui nécessite toutefois une écoute assez attentive pour en apprécier tous les détails, n’est pas étrangère à celle de plusieurs disciples de la pop «dramatique» à la The Smiths : Interpol, Elbow (ressemblance particulièrement marquée sur England) ou même Arcade Fire.
Toutefois, ce qui fait de The National une formation importante qui s’inscrit parmi les meilleurs adeptes du genre, c’est tout bêtement la qualité des ingrédients : des compositions sans faille, des arrangements ambitieux mais bien équilibrés, des textes poignants qui exploitent des thèmes auxquels l’adulte moyen s’identifie.
Cette poésie du quotidien sied parfaitement à cette voix baritone, judicieusement placée au mixage, qui semble porter tout le poids de la routine écrasante d’une vie moderne typique et sans surprise.
Évidemment, les inconditionnels de musique festive sont priés de s’abstenir, mais les mélomanes avertis y trouveront leur compte avec cet album enveloppant, apaisant et gracieux.
* Le groupe sera en spectacle à Montréal le samedi 31 juillet 2010 dans le cadre du festival Osheaga, au Parc Jean-Drapeau *
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