Critique CD: Marie-Mai – Version 3.0
Marie-Mai essaie toujours d’habiter cette espace non comblée de la pop québécoise, quelque part entre le rock «musclé», l’électro bonbon, la techno de discothèque et la chanson pop.
Un peu d’Avril Lavigne, beaucoup d’Evanescence, on saupoudre un brin de Lady Gaga sans pour autant renier la griffe «rock pour ados» laissée vacante par Andrée Watters; Marie-Mai cherche sa recette et s’y approche sur cette Version 3.0.
Étrangement, cette troisième galette explore des styles assez différents mais on a tout de même l’impression que les 12 titres naviguent dans les mêmes eaux. On peut sans doute blâmer la production léchée et compressée qui affadit les reliefs.
Mais il faut dire que les différentes saveurs de l’album dépendent plus de l’habillage que du contenu. Cette instrumentation du copain Fred St-Gelais fait sa place, même si on ne donne pas nécessairement dans la grande subtilité. Mais soyons indulgent, cette tentative de s’éloigner de la «chanson à numéros» typiquement staracadémicienne est tout de même louable, dans le contexte.
Écriture automatique
Cette nouvelle garde-robe sonore ne suffit toutefois pas à camoufler les défauts d’écriture de l’ancienne blondinette devenue noire néo-gothique. La plume de Marie-Mai, bien que de moins en moins maladroite, demeure toujours lourdement formatée. Les mots s’enchaînent bien mais n’évoquent jamais d’images puissantes.
La mécanique couplet-refrain-couplet est également plus présente que jamais, on n’y déroge tout simplement jamais.
N’empêche, l’audace faisant cruellement défaut dans la pop québécoise radiophonique ces temps-ci, la tentative d’exploration de Marie-Mai, quoi que frileuse, mérite d’être soulignée.
À noter: la belle chanteuse de Varennes nous laisse sur une note… anglaise! Serait-il prématuré de flairer une tentative de percée chez les voisins du sud prochainement?
- Artiste(s)
- Marie-Mai
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