Diana Krall

Critique CD: Diana Krall – Quiet Nights

L’envoûtante Diana Krall est de retour avec un onzième disque en carrière. Et cette fois, elle s’attaque à la bossa nova, avec tout le tact et la douceur qu’on lui connaît.

Visiblement, la pianiste blonde à la voix feutrée n’a pas pris le genre musical fétiche des Jobim, Gilberto et compagnie à la légère. Pour cette entreprise, elle a pris les grands moyens et s’est entourée d’un grand maître du genre : l’arrangeur Claus Ogerman, un proche collaborateur d’Antonio Carlos Jobim.

Ogerman était bien entendu l’homme de la situation, ayant travaillé sur l’album The Look of Love de Krall en 2001, en plus d’être derrière l’excellente collaboration entre Jobim et Frank Sinatra.

On sent bien qu’Ogerman a encadré le tout pour éviter la surinterprétation. Même si la bossa nova est un succès assuré auprès des amateurs de jazz à la Krall, rien n’est laissé au hasard dans ce bouquet de chansons à saveur brésilienne.

Malgré l’ambiance presque paresseuse du genre, on sent beaucoup de rigueur dans l’interprétation. Le résultat est fort réussi, même si au bout du compte, on ne peut reprocher à Quiet Nights que sa pudeur et son manque d’audace dans la réinvention.

Les gros canons

Diana Krall s’attaque aux gros morceaux de la bossa nova, empruntant trois titres d’Antonio Carlos Jobim, dont l’incontournable The Boy from Ipanema.

On lui pardonne sa prononciation plutôt molle sur l’excellente Este Seu Olhar, qu’elle exécute avec une sensualité à donner des frissons dans le dos.

Les pièces plus familières du genre sont également fidèles à la chaude ambiance des originales. Krall reprend la délicate samba So Nice avec presque autant de fraîcheur que lorsque Bebel Gilberto se l’était réappropriée au tournant du nouveau millénaire.

Walk On By, du duo Hal David/Burt Bacharach, nous semble immédiatement familière même si cette version de Krall est sans doute la plus modifiée du lot.

Comme à l’habitude, les arrangements des musiciens de Diana Krall sont appliqués, sans tache, sans pour autant que l’ensemble ne devienne trop lisse. Les quelques notes pianotées de Krall, elles, ne donnent jamais dans la démesure et restent généralement discrètes derrières les arrangements de cordes et à vent, omniprésents.

Heureusement, la jolie pianiste annonçait qu’un orchestre symphonique la suivra dans sa tournée nationale, en mai 2009. Voilà qui devrait permettre aux fans de Krall de vibrer au son de ces interprétations qui donnent à la fois une impression de réconfort et d&rs

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