Critique CD: Asobi Seksu – Fluorescence
Parfois, on aimerait que certains groupes modifient leur style musical afin de faire preuve d’une certaine évolution. Dans le cas du groupe new-yorkais Asobi Seksu et de leur quatrième album Fluorescence, les membres ont décidé de rester dans le pop expérimental et ont pris la bonne décision.
Fluorescence est une aventure rafraîchissante, ponctuée de points lumineux par-ci par-là, qui véhicule un suspense du début jusqu’à la fin. Asobi Seksu propose un mélange de pop et de mélodies rêveuses à travers douze chansons.
L’album n’est pas pour tout le monde et s’éloigne des standards de la musique commerciale. La voix aiguë de la chanteuse japonaise Yuki Chikudate est souvent camouflée sous les compositions du groupe et on ne comprend pas très bien ce qu’elle dit.
La première chanson, Coming Up, offre une mélodie gracieuse, mais rapide, qui permet d’apprécier les différents arrangements musicaux sous un rythme excessivement lourd.
Ensuite s’enchaîne le premier simple, Trails, qui est à la fois sombre et sensuel. Vocalement, Chikudate tente d’atteindre une fréquence élevée et arrive mal à exécuter les longues notes. Ces fausses notes donne toutefois un caractère à la chanson.
My Baby est très agréable à écouter et raconte, tout comme Trails, une relation qui a mal tourné.
Perfectly Crystals est vive et juxtapose des synthétiseurs bruyants qui embellissent la douceur de la voix de la chanteuse. On entend très bien le son des musiciens et on identifie clairement la présence d’instruments analogiques. Un délice pour les oreilles.
In My Head fait usage d’un son très répétitif au clavier et la voix aigüe de Yuki est très difficile à discerner à cause du bruit de la batterie qui s’accentue au fur et à mesure que la piste progresse.
Le clou de l’album
Le meilleur morceau de l’album est sans aucun doute Leave the Drummer Out There. La pièce débute à la guitare et à la batterie et monte en intensité jusqu’à ce que tout s’effondre sur une ballade avec une présence accrue de synthétiseurs.
Enfin, le rythme s’accélère à une vitesse folle avec le bruit des tambours en plein essor jusqu’à une fin abrupte.
À l’inverse, Sighs est la moins intéressante de l’album. La voix de Yuki est étouffée par la guitare électrique de James Hanna durant le refrain. Beaucoup de bruits pour rien.
Deep Weird Sleep est courte (1:46). Idéale pour méditer, par une belle journée d’été. Elle sert de transition à la prochaine, Counterglow, qui est ennuyante à souhait.
Ocean laisse planer les rêveurs de ce monde avec des instruments à cordes, du triangle et de l’orgue. La voix n’est ni trop forte, ni trop faible. Une des meilleures de Fluorescence.
Seul titre en japonais sur l’album, Trance Out est très rapide et on assiste à de nombreux changements d’instruments. Excellente pour terminer un concert.
Finalement, Pink Light exprime de la tension entre deux individus, de l’angoisse et de l’insécurité. Petite similitude avec Thursdays de l’album Citrus, côté mélodie.
Fluorescence est un bon investissement. Les arrangements à la guitare et à la batterie sont complexes et certaines pistes nécessitent plusieurs écoutes pour les apprécier pleinement. Le seul hic est qu’on arrive à peine à distinguer les mots de Yuki et c’est frustrant par moments.
Bon album, mais pas aussi lumineux que Citrus.
* Asobi Seksu sera en spectacle à la Casa del Popolo, à Montréal, le 26 février 2011
- Artiste(s)
- Asobi Seksu
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Casa Del Popolo
- Catégorie(s)
- Rock,
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