BANKS

Critique | BANKS au Théâtre Corona à Montréal

C’est un spectacle en demi-teinte que nous a offert la chanteuse Banks hier soir dans un Théâtre Corona Virgin Mobile bondé. Le dynamisme et l’engouement de la foule ont toutefois rehaussé le niveau du spectacle, plus souvent qu’autrement marqué par des problèmes de son et un manque de tonus vocal de la part de Banks. Retour chronologique.

Tout de noir vêtue, comme à son habitude, l’auteure-compositrice-interprète australienne démarre la soirée avec la rythmique R&B sensuelle Before I Ever Met You, la chanson qui l’a dévoilée au public en février 2013. Dès le départ, on sent sa voix faiblarde, visiblement enterrée par les synthétiseurs et la batterie électronique de ses deux musiciens.

Chèvre

À défaut d’avoir pu immortaliser la soirée, BANKS refusant la présence de photographes à ses concerts, on accueille à nouveau notre adorable chèvre.

Ça se replace de quelque peu sur Alibi, pièce d’ouverture de son album Goddess. «Montreal, you’re the most beautiful place I’ve ever been», clame la chanteuse avec une petite voix timide, amorçant subséquemment les tonalités arabisantes de This Is What It Feels Like. Malheureusement, la trame musicale manque de profondeur, et le potentiel envoûtant de la pièce, un de ses plus grands succès, tarde à se faire ressentir.

L’onirique et touchante Brain suit. Banks laisse sa voix prendre un peu plus d’espace, et la foule embarque. À quelques reprises, la chanteuse tend le micro vers le parterre, et le mix vocal reste mystérieusement intact – signe que son apport vocal scénique est plus ou moins notable dans l’ensemble. Même genre de situation pour les deux suivantes : les excellentes Goddess et Fuck Em Only We Know.

On a finalement droit à la vraie voix de Banks, pure et dépouillée, sur l’acoustique Someone New, moment plus intimiste de la soirée. La foule du fond, proche du bar, ne semble pas comprendre l’importance du moment et préfère parler à haute voix.

Plus prompte au party, la suivante (une reprise singulière de Na Na du chanteur R&B américain Trey Songz) fait lever les mains des spectateurs pendant de longues minutes. «Put your hands in the air if you’re fuckin’ tonight», chante-t-elle, avec incidence.

Banks semble avoir fini de se réchauffer et profite de l’engouement renouvelé de la foule pour entonner des valeurs sûres : Change, Drowning et surtout, Waiting Game, l’un des moments forts de la soirée. Malheureusement, la fin s’annonce tranquillement, alors qu’on entend résonner la pop envoûtante de Beggin For Thread et le magnétisme brillant de Stick.

À défaut d’avoir été à la hauteur pendant l’entièreté du spectacle, Banks aura tout de même laissé les spectateurs montréalais avec une bonne impression : celle d’une chanteuse timide, pas toujours en possession de ses moyens, mais sincère et charmante.

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