Critique | Bad Uncle au Scanner de Québec

On peut dire que Bad Uncle fait parti de ces groupes qui affectionnent particulièrement Le Bistro Scanner et on comprend pourquoi. La salle étroite et sombre est toujours pleine à craquer lors de leur passage et se termine souvent en carnaval balkanesque au grand plaisir de tous! Ils n’en sont pas à leur premier passage et certainement pas le dernier à voir le chaleureux accueil que leur réserve à chaque fois la foule exaltée.

Qui peut se retenir de danser au son d’un accordéon? Personne! Surtout si celui-ci est accompagné d’une contrebasse, de cuivres et de la voix raillée et abîmée du chanteur, non sans nous rappeler un jeune Tom Waits.

C’est avec cette voix distinctive et ses sonorités accentuées de polka où l’on peut presque sentir les effluves de whiskey que Bad Uncle enflamme à chaque fois son auditoire. Leurs compositions semblent forgées sur d’anciens contes de marins et de personnages de classe ouvrière venus chercher un meilleur sort en Amérique.

On s’imagine facilement à bord d’un navire ou bien dans une taverne douteuse entouré de voyageurs à la moralité discutable. Cette même mélancolie festive que l’on retrouve tout au long de leurs albums à saveur polkabilly et polkore, comme aime bien le définir Santosh, chanteur du groupe, se retrouve en concert.

C’est lorsqu’il reboisait les forêts canadiennes ( inspiration de la chanson Dirty Tree Planter) que Lalonde eut son premier coup de foudre pour l’accordéon. Familiarisé au départ à la basse et fan invétéré de Les Claypool, il n’en fallait pas moins pour que la magie opère.

C’est avec des chansons comme The Butcher ou bien The Creep qu’on découvre l’univers grotesque qui entoure leurs prestations. Passant d’histoires d’amour débridées et sanglantes à la Frankenstein, de créatures tout droit sorties de films de série B et de vieux contes de forains, on se croirait dans un vrai freak show! P

as étonnant d’apprendre qu’ils sont actuellement en production d’un opéra expérimental de 40 minutes avec un véritable orchestre comprenant entre autre 5 violons, 8 violoncelles, 2 accordéons et bien sûr une troupe de cirque et d’acteurs sur scène.

Démontrant encore toute la démesure et la créativité de Lalonde. Les puristes ne seront pas en reste puisqu’ils travaillent aussi à un album essentiellement blues prévu pour avril 2013.

Bad Uncle sera aux Katacombes à Montréal avec The Steady Swagger le 2 mars, le 9 mars au Sous-bois à Chicoutimi, ainsi que le 28 mars au Zaricot de Saint-Hyacinthe, en compagnie de Kick & Snare.

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