Critique | Alicia Keys au Centre Bell de Montréal
Un piano et une voix : c’est tout ce qu’il faut à Alicia Keys pour attirer près de 9000 personnes au Centre Bell après une absence de 3 ans. Nouvel album en poche, il s’agit d’un retour aux sources et d’une véritable introspection à travers ces 100 minutes qu’ont duré ce concert.
Avec des images sensationnelles de la ville de New York qui défilent à l’arrière-plan, Alicia Keys entonne les premières notes d’Empire State of Mind. Nous voilà plongés dans la Grosse Pomme des années 1970 lorsque la jeune chanteuse apparaît vêtue d’une chemise rouge sexy, d’un caleçon moulant et d’un chapeau brun.
C’est une Alicia Keys transformée qu’on aperçoit… une touche de douceur explosive dans Brand New Me. Idem pour When It Is All Over qui est beaucoup trop bruyante. La voix croule sous le poids de la musique et des effets sonores. On n’arrive pas trop à se concentrer sur ce qu’elle dit.
Là où le concert devient vraiment agréable à l’oreille, c’est lors des nombreux titres piano-voix. La chanteuse de 32 ans ne s’est pas gênée pour puiser dans ses anciens albums : Diary, If I Ain’t Got You, Fallin’.
On aurait presque tendance à l’oublier avec toute cette machine impersonnelle autour, mais ses qualités de musicienne l’ont toujours démarquée de ses consoeurs.
Quant à ses dons d’interprète et d’artiste, rien à redire, elle tient son rang avec une facilité déconcertante, et ravit le public. On peut penser au moment où elle demande à ses fans de brandir leur cellulaire durant No One, de taper des mains lors d’Unbreakable ou d’applaudir une jeune demoiselle qui célèbre son 18e anniversaire en spécifiant la section et la rangée de son siège.
Hors de son champ de compétence
À quelques reprises, on a eu l’impression d’assister à un concert de Rihanna puisque le piano était souvent mis de côté. Listen to Your Heart se présente dans un style qui ne correspond absolument pas à la chanteuse, incapable d’exploiter sa voix sur une mélodie beaucoup trop rapide. Au final, on se serait cru dans une boite de nuit, avec tout le public debout pour se déhancher sur les airs de No One, New Day et Girl on Fire.
Après cette dernière, on aperçoit Jay-Z sur un écran géant, le temps d’un court instant, afin de laisser le temps à la New-Yorkaise de changer de costume pour la toute première fois (avant la dernière chanson). Elle nous revient accoutrée d’une élégante robe rouge pour interpréter la pièce Empire State of Mind (part 2). La prestation se termine ensuite par une vidéo constituée de photos représentant les gratte-ciels de sa ville natale.
Est-ce que Alicia Keys a joué avec le feu en interprétant des morceaux qui ne lui vont pas? Elle est beaucoup plus talentueuse au piano que n’importe quel artiste R&B et l’a démontré lors de la première moitié du spectacle. Malgré des jeux de lumière époustouflants, l’Américaine doit revenir à l’essentiel: chanter des ballades dans des conditions plus intimistes.
Photos en vrac
(par Karine Jacques)
Grille de chansons
Karma
You Don’t Know My Name
Tears Always Win
Listen to Your Heart
Like You’ll Never See Me Again
A Woman’s Worth
Diary
Unthinkable
Try Sleeping with a Broken Heart
101
Fallin’ (followed by backup vocalists’ interlude)
When It’s All Over
Limitedless
Fire We Make
Unbreakable
Brand New Me
If I Ain’t Got You
No One
New Day
Girl on Fire
Empire State of Mind (part 2)
- Artiste(s)
- Alicia Keys
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Centre Bell
- Catégorie(s)
- Pop, Soul/R&B,
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