Yes

Critique album : Yes – Fly From Here

Yes - Fly From Here Yes Fly From Here

Après une absence sur disque de près de dix ans – la plus longue de son histoire – le groupe de rock progressif YES est de retour cet été avec l’album Fly From Here, une œuvre empreinte d’optimisme qui se tourne vers le son classique qui a fait le succès du groupe dans les années 70.

En effet, Fly From Here rappelle les beaux jours de Yes. La pièce titre, qui dure plus de 25 minutes en tout, s’ouvre sur le piano de Geoff Downes, pour enchaîner avec une intro musicale qui annonce les différents thèmes de la chanson. Cette chanson est
une version retravaillée d’un morceau récupéré des sessions d’enregistrements de l’album Drama en 1980, auquel le nouvel album est fréquemment comparé, car on y retrouve la même formation augmentée de Benoît David au chant.

La voix du québécois David, sujet de dispute chez les fans du groupe, est un croisement entre celle, éthérée, de Jon Anderson et celle plus terre à terre de Trevor Horn (qui chantait sur l’album Drama en 1980, et qui occupe ici la position de réalisateur). Elle sied parfaitement bien au son du groupe et, annexée à celle de Chris Squire qui offre, comme toujours, de jolies harmonies, crée un son qui est typiquement « yessien ».

On peut regretter les envolées vocales d’Anderson, la pureté de son chant, mais force est d’admettre que David fait un travail remarquable. Son chant est plus intéressant (et plus personnel) sur les albums du groupe québécois Mystery dont il fait également partie, mais il n’en demeure pas moins qu’il s’avère un excellent remplaçant pour Jon Anderson.

Le guitariste Steve Howe s’offre de jolis solos tout au long de l’album, et la basse ronflante de Chris Squire est omniprésente. On déplore cependant  le jeu d’Alan White, sans couleur et sans inspiration. Les claviers de Downes, un peu vieillots, ne jurent pas trop avec l’ensemble.

 

Une production irréprochable

La production de Horn est probablement le meilleur élément de l’album. Celui-ci sonne extrêmement bien, l’un des meilleurs du groupe au niveau de la production (avec The Ladder, réalisé par feu Bruce Fairbairn en 1999, et qui sonnait comme une tonne de
briques). Il donne de l’ampleur à l’album, une sonorité aérée, riche et vivante.

Chris Squire prend le micro pour The Man You Always Wanted Me To Be, une jolie ballade mélodieuse, suivie de Life on A Film Set, une autre pièce récupérée des sessions de Drama en 1980 (alors intitulée Riding a Tide), sur laquelle Benoît David rappelle beaucoup Anderson.

Hour of Need est une autre ballade, probablement la plus belle chanson de l’album. Solitaire est une pièce solo de Steve Howe à la guitare acoustique, plutôt agréable.

Le tout se termine sur Into the Storm, qui commence extrêmement bien, mais qui se perd en cours de route, ne sachant plus trop où aller.

Bien que l’album soit boudé par plusieurs fans du groupe sur le web, il faut admettre qu’on est en présence ici d’un vrai album de Yes. Oui, les paroles ne sont pas du niveau de celles d’Anderson, la voix de David ne prend jamais totalement les devants, les morceaux manquent parfois de cohésion, mais on y retrouve tout de même la magie de Yes, ce son unique qui fait la particularité du groupe depuis 43 ans. Et après tant d’années d’absence, ça fait du bien à entendre!

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