Critique album | The Damn Truth – Dear In The Headlights
Les amateurs de rock aux accents rétro ont de quoi se mettre sous la dent avec le premier album de la formation montréalaise The Damn Truth. En effet, Dear In The Headlights est une œuvre qui s’inscrit dans la démarche de groupes contemporains tels The Black Keys et Alabama Shakes. En somme, on a droit à un rock référentiel dégoulinant de guitares et de voix puissantes.
Nous les avions brièvement mentionnés après les avoir vus en première partie de Nicole Atkins en 2011, et toute personne avant vécu l’expérience de The Damn Truth live pourrait témoigner de l’énergie incroyable qui se dégage du groupe sur scène. Et c’est ce qui rendait l’écoute de leur premier E.P. d’autant plus décevante, car on n’y retrouvait aucune trace de leur bouillonnement jouissif. Ce qui a été corrigé avec ce premier album complet, pour notre plus grand plaisir.
Le principal attrait du groupe est la voix de sa chanteuse, Lee-La, comparable à celles de Janis Joplin et Brittany Howard. Une vraie force de la nature, sur scène comme sur disque, que l’interprète contrôle à merveille. C’est d’ailleurs cette voix, accompagnée d’une simple guitare, qui ouvre l’album dans Time & Again, suivis d’une explosion de batterie (Dave Traina), basse (David Massé) et guitare électrique (Tom Shemer).
Si dans leur son de guitare on perçoit un petit quelque chose des Kinks, ou une touche de Jefferson Airplane, il y a également des référents plus directs, comme la pièce I Want You (He’s A Lightweight), dont la mélodie et le titre renvoient à un blues de John Lennon intitulé I Want You (She’s So Heavy) que l’on retrouve sur Abbey Road des Beatles. Un excellent hommage d’ailleurs.
Les moments forts de l’album sont dans les chansons les plus énergiques, telles Kinda Awkward, Too Late et Downtown, tous des singles potentiels. Il y a également la pièce Montreal qui, comme celle du même titre lancée par Marillion il y a quelques semaines, rend hommage à la métropole québécoise (mais dans un tout autre genre, et de bien meilleure façon!). Enjouée, entraînante, simple, cette pièce a tout pour plaire.
La chanson Dear In The Headlights clôt l’album, et preuve qu’il s’agit bien d’un hommage à une époque révolue, ça se termine en « fade out », ce qui ne se fait guère plus aujourd’hui.
The Damn Truth ne propose rien de nouveau dans le paysage musical. Ce premier album est une excellente entrée en matière, mais la formation devra, pour se distinguer, se forger une personnalité mieux définie, non empruntée, moins référentielle. Expérimenter un peu, comme le font les Black Keys d’album en album.
Par contre, l’ensemble est joliment réalisé, et ça sonne comme une tonne de brique. Comme l’indique l’arrière de la pochette : « Pour une expérience optimale, jouez cet album à plein volume ».
Et c’est effectivement la meilleure façon d’apprécier The Damn Truth. Comme du bon vieux rock.
* À voir, le 20 novembre, au Il Motore
- Artiste(s)
- The Damn Truth
- Catégorie(s)
- Rock,
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