Stephen Malkmus

Critique album | Stephen Malkmus & The Jicks – Wig Out at Jagbags

Stephen Malkmus - Wig Out At Jagbags Stephen Malkmus Wig Out At Jagbags

Sur son sixième album en treize ans de collaboration avec les Jicks, l’ancien leader de Pavement, Stephen Malkmaus, nous pond un album aux thématiques vaguement nostalgiques, aux mélodies aisées et aux élans décontractés. Ça sent la liberté et le détachement, permettant ainsi au talent brut de prendre toute la place sans se prendre la tête.

Band culte s’il en est un, Pavement a laissé un héritage qui semblait lourd à porter pour Malkmus. C’était les années 1990 et le ton était généralement plus affligeant, les guitares enragées, les compositions plus noires. La production plus lo-fi aussi. C’était le fruit d’une jeunesse désabusé, typiquement nineties mais fort créative.

Au tournant du millénaire, avec les Jicks, Malkmus a tenté de créer une séparation artistique, d’expérimenter, d’explorer les sentiers de travers, quitte à perdre quelques fidèles en chemin avec ses jams sans contrainte.

Jamais avant Wig Out At Jagbags avait-on senti l’auteur compositeur aussi à l’aise, à sa place, aussi concis et concentré. Le format de chacune des chansons y est mieux défini.

Enregistré aux studios La Chapelle, dans une ville rurale de la Belgique, alors que Malkmus habite Berlin depuis quelques années, on le sent effectivement imperméable aux tendances de l’indie rock américain.

Il s’en dégage un genre de légèreté appréciable ; Malkmus ne donne jamais dans la cupidité, mais exploite plutôt sa bonne vieille nonchalance et son sens humour disons euh, particulier, et s’en tire en laissant une impression de confort.

Les moments plus échevelés, comme le début de Houston Hades, laissent rapidement place au ton plus relax de la majorité des titres. Ce qui ne revient pas à dire que Wig Out ne contient pas son lot de guitares obliques, ça va de soi.

En fait, ce qui est séduisant, c’est qu’à 47 ans, on est à même de consommer le talent brut de Malkmus, désormais affranchi de cette amertume qui teintait fortement les albums de Pavement et même une certaine partie de ses albums solo. Et le résultat est franchement plaisant à l’oreille.

Fortement recommandé, surtout pour ceux qui apprécient déjà l’habile plume et le dégaine stoner de Malkmus.

En spectacle

À voir en spectacle le 23 février prochain, au Petit Campus.

À écouter

Houston Hades, Cinnamon and Lesbians, Lariat, J Smoov (et ses cuivres).

À visionner

Vos commentaires