Pascale Picard

Critique album | Pascale Picard – All Things Pass

Pascale Picard - All Things Pass Pascale Picard All Things Pass

Il y a quelque chose de simplement charmant dans le son de Pascale Picard. C’est ce qui nous a fait tomber en amour avec elle dès les débuts et continue de nous envoûter. Sur All Things Pass, son nouvel album, la chanteuse raffine son art tout en gardant les choses d’une grande simplicité.

Les thèmes demeurent en gros les mêmes – désenchantement face à l’amour, résilience, désillusion – mais ce que l’artiste de Québec a accumulé comme expérience au fil des ans lui permet de créer les chansons les plus solides de sa carrière, des airs qui nous pénètrent dans la tête et qui, gageons là-dessus, l’occuperont longtemps.

C’est du moins le cas du premier extrait radio, Runaway, le « single » parfait s’il en est un, qui est juste assez pop, avec des phrases à la fois bien tournées et légères (« Punch me, push me, throw me away babe/ But I’m a ninja »), et qu’on se surprendra à chanter après une ou deux écoutes seulement. Totalement accrocheur.

La douceur de Sleepwalker nous enchante, une ballade où le piano discret se mélange à la guitare acoustique, aux pointes de guitare électrique, à la basse, la batterie et la tambourine, et la voix de Picard empreinte d’émotions qui survole l’ensemble.

Le style de l’album en général est un retour à la formule acoustique des premières heures. Mais les « expérimentations » plus pop du deuxième – qui n’a pas su trouver son public pour diverses raisons, mais qui était un sacré bon album! – ont donné lieu à une sorte de maturité musicale dont profite All Things Pass. Il n’y a rien d’amateur sur ce disque, rien d’approximatif ou d’hésitant. Il s’agit de la musique d’une artiste qui se connaît mieux que jamais, qui a son propre univers sonore que l’on reconnaît immédiatement.

Un tour ou deux sur la platine, et on a l’impression que les Tomorrow’s Another DayNo War At All ou Hey Tim ont toujours existé. Que, tel le sculpteur qui travaille la pierre pour révéler l’œuvre qui se cache à l’intérieur, le groupe n’a eu qu’à attraper ces airs au vol et lui donner ses couleurs.  Un sentiment de familiarité s’en dégage. Ce qui pourrait sembler être un commentaire négatif, mais cela ne fait que prouver que Pascale Picard et sa bande sont arrivés à maturité, maîtrisant à fond les codes du pop rock et sont en mesure de créer des chansons qui semblent intemporelles et qui, d’une certaine façon, donnent l’impression de nous appartenir, nous l’auditeur.

Et ceci est accompli en gardant le tout au niveau du sol, au niveau du vrai. La voix de Picard n’a jamais été aussi à fleur de peau que sur Haunted States et Without You, deux pièces dont la charge émotionnelle nous procure des frissons.

En fait, il n’y a que Paper Planes qui sort vraiment du lot, une chanson où Picard rappe sur du beat box et des guitares fuzzy. Mais c’est jouissif, et ça s’ajoute à tous les ingrédients qui font de ce disque le plus accompli de la carrière de Pascale Picard.

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