Neil Young

Critique Album: Neil Young & Crazy Horse – Americana

Neil Young - Americana Neil Young Americana

Bien qu’il soit originaire du Canada, Neil Young est devenu une icône de la culture américaine après une carrière de presque cinquante ans. L’artiste n’a pas grand-chose à envier à Bob Dylan, l’une de ses plus grandes influences. Son album Americana, sur lequel il reprend des classiques et des standards de la culture américaine était ainsi très apprécié. D’autant plus que le thème a été bien choisi…

Certains puristes de Neil Young et d’autres purs et durs de la musique folk du 19e siècle pourront facilement reprocher à cet album un manque d’authenticité. Toutefois, entendre Neil Young reprendre une série variée de numéros en y appliquant son style hard rock procure divertissement et plaisir.

Sur Americana, Neil Young revient au bercail en étant accompagné de Crazy Horse, qui est composé de Danny Whitten à la guitare, Billy Talbot à la basse et Ralph Molina à la batterie. Ce groupe a longtemps collaboré avec Young et l’avait d’ailleurs accompagné sur son album Everybody Knows This Is Nowhere, paru en 1969. Le son très distinct de cet album, que l’on pourrait qualifier de lourd et pesant (ce qui explique qu’il soit probablement l’une des origines du grunge), émerge à plusieurs moments sur Americana.

Dès la première pièce, nous sommes plongés dans un son classique de Neil Young. Une instrumentale d’une minute caractérisée par un son de distorsion à la guitare électrique mène à Oh Susannah, une des pièces les plus populaires de la culture américaine, composée en 1848.

Au-delà du son hard rock, Young n’oublie pas son origine folk et celle de la chanson. Malgré les paroles parfois insensées, Young les transmet de la manière dont cet hymne américain se doit d’être chanté. De plus, une variante mélodique au refrain rend la pièce d’autant plus énergique.

L’album compte plusieurs autres chansons du folklore américain, souvent vieilles de plus d’un siècle. On peut y entendre Clementine, Gallows Pole (que Led Zeppelin avait aussi revisitée sur Led Zeppelin III), Tom Dula et l’air immanquable de She’ll Be Coming ‘Round The Mountain.

Young n’oublie pas l’incontournable chanson folk qui trouve sa place vers la fin de l’album : This Land Is Your Land. Cette composition patriotique de Woody Guthrie (idole de Bob Dylan) est parue en 1945 et demeure l’une des chansons les plus connues aux États-Unis. Des harmonies vocales conservent l’humeur de cet hymne du peuple et agissent comme contraste à la guitare électrique.

Cet album aurait été incomplet si Neil Young n’avait pas ressorti sa guitare acoustique et son approche typiquement folk, ce qu’il fait sur Wayfarin’ Stranger. Enfin, Get a Job, un air très connu du Doo-wop des années 1950, vient prendre sa place comme numéro hétéroclite de l’album, mais aussi comme pièce la plus enivrante.

Americana trouve une grande partie de son charme dans la mesure qu’une figure aussi proéminente que Neil Young reprend des incontournables de l’histoire américaine. Il faut aussi ajouter le plaisir de retrouver le vieux son unique de Young. Toutefois, Americana est aussi le 34e album studio de Neil Young et le fait qu’il soit un album de reprises représente peut-être une fatigue artistique, mais celle-ci demeure pardonnable et normale.

* À noter qu’on apprenait hier que Neil Young & Crazy Horse partiront en tournée ensemble et qu’un arrêt est prévu à Montréal! Neil Young & Crazy Horse s’installeront au Centre Bell le 23 novembre 2012, avec nulle autre que Patti Smith en première partie!

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