Moderat

Critique album | Moderat – II

Moderat - II Moderat II

Moderat, supergroupe alliant les formations allemandes Modeskeletor et Apparat, se réunit une seconde fois pour la ponte d’un nouvel album simplement titré II. Un bon album, certes, mais dont la réputation est peut-être surfaite.

Vu l’impressionnant impact qu’avait eu leur premier album éponyme, il est compréhensible que l’on soit en amour avec ce deuxième effort presque aveuglément. Une réunion de cet ampleur étant en soi un attrait valable.

Or, au final, qu’apporte de nouveau II à la scène électro ? À part un retour à l’âge d’or du techno (et par moment, du trip hop, dirait-on), pas tant que ça.

Outre exceptions, les pièces sont assises sur des fondations rythmiques minimalistes qui, à la longue, finissent par se fondre les unes dans les autres, formant une perpétuelle ambiance presque lounge qui fait que l’album s’écoule sans qu’on n’en ait retenu de moment particulier. Pas d’attaque de chaire de poule causée par une mélodie particulière, et pas non plus de transe intergalactique où les rythmes dictent nos spasmes.

Peut-être est-ce là une faiblesse qui devait à la base être une force.

La mise en commun des spécialités des deux groupes aurait dû former un tout plus puissant, mais elle les isole au contraire. On n’est pas assez dans l’ambiant pour assister à de grands moments ambiants, et les rythmes, si plus présents, n’innovent que peu.

Le compact est par contre sauvé par ces pièces qui font gage de terrain d’entente parfait. Ce qui coïncide souvent avec les chansons où l’on exploite le vocal. C’est le cas de la (très) superbe Bad Kingdom, sur laquelle règne une voix succulente.

Pour une raison X, elle fait penser à ce que James Blake offrait sur son plus récent opus.

Let In The Light, plus lente, est tout aussi réussie, tout comme l’est This Time, qui clôt l’écoute. En fait, This Time est la plus marquante du tout, merci à une instrumentation de béton.

P.S. Chapeau pour la très cool pochette.


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