Critique album: Lady Gaga – Born This Way
Après des mois de promotion plutôt intenses, la sortie de trois singles – dont deux vidéoclips – (Born This Way, Judas, The Edge of Glory), plus deux autres chansons présentées sur le site de son bon ami Perez Hilton (Hair et Marry The Night), Lady Gaga nous présente enfin son troisième album, Born This Way. Est-ce réellement l’album de la décennie comme la chanteuse nous l’avait si modestement (!) promis? Cela reste à voir au niveau général, mais il sera certainement une référence pour le genre pop-dance dans les années à venir…
Ce n’est plus un secret pour personne que la starlette new-yorkaise maîtrise l’art du hit (surtout après des extraits comme Bad Romance, Pokerface et plus récemment Judas). Ce nouvel opus en est presque exclusivement construit et les chansons ont toutes un petit quelque chose qui nous reste en tête des heures durant.
Judas est probablement la pièce la plus controversée de l’effort, mais aussi la plus entraînante et accrocheuse. Un véritable ver d’oreille.
Une pop recherchée
Oui les rythmes sont, pour la plupart, déjà entendus (Hair et The Edge of Glory sont infiniment génériques). Oui, les mots « baby », « love » ou « night » sont un peu trop redondants. Mais la grande différence entre Lady Gaga et une Britney Spears ou une Ke$ha, c’est qu’il y a (qu’on veuille bien le croire ou non) une réelle démarche artistique derrière son travail et une certaine recherche.
Born This Way n’est pas le récit des déboires d’une jeune fille déchue dans les clubs et les bars (ce qui au final résume assez bien le premier album de Gaga, The Fame). On sent une certaine évolution et un désir de faire passer un message d’égalité.
La pièce-titre de l’album, Born This Way, résume bien l’ensemble des thèmes abordés dans les 14 chansons qui traitent toutes de près ou de loin de religion, de multiculturalisme, de tolérance et d’amour-propre (on ne compte plus le nombre de fois où « Gaga » est répété durant l’album…).
Or ce qui déçoit un peu, c’est que bien qu’il y ait un certain fil conducteur entourant l’album, on aurait cru qu’il prendrait la forme d’une histoire plus définie lors de la sortie du vidéoclip de la chanson Born This Way, où on y présentait G.O.A.T. (Government Owned Alien Territory), un genre de monde intergalactique créé et présidé par Lady Gaga et son alter-ego malveillant. Or, nulle trace de ce « territoire » sur l’album. Même pas une mention dans la dédicace du livret.
Passant de l’anglais à l’allemand (Scheiße), à l’espagnol (l’excellente Americano), et même parfois au français (Bloody Mary), l’artiste met tout en œuvre pour toucher le public le plus vaste possible et n’hésite pas à explorer plusieurs styles tout en conservant une touche très « house » et « dance music ».
Plus de guitares, moins de piano
On retrouve plus de guitares électriques, notamment sur Electric Chapel et You And I. Bloody Mary rappelle par moments certaines pièces des Shiny Toy Guns, tandis que Americano flirte avec le flamenco avec ses guitares latines. L’artiste de 25 ans frôle même l’opéra sur l’introduction de Government Hooker, un genre de satire politique. On aurait par contre souhaité plus de piano, instrument qui lui sied à merveille et moins d’artifices électroniques tout au long des 61 minutes.
You And I, une des meilleures pièces de l’album – que ceux qui ont eu la chance d’assister à l’un des concerts de la star depuis l’été dernier auront pu entendre « live » – possède un son très Queen. Ce n’est donc pas étonnant de lire le nom de Brian May, guitariste du légendaire groupe de rock britannique, aux crédits de la chanson, ni de se surprendre à lui trouver un je-ne-sais-quoi de presque épique!
Born This Way consiste donc en une très belle évolution dans la carrière de l’excentrique musicienne. Il ne reste plus qu’à voir les surprises qu’elle nous réservera pour la tournée de ce troisième album…
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