Critique album | Karim Ouellet – Fox
Le jeune hyperactif musical qu’est Karim Ouellet se place sous prescription pop et stabilise son tempérament le temps de Fox, son deuxième album solo. Exit le hip-hop des antérieurs projets, bienvenue chansons-soleils, tapements de mains et mélodies sucrées. Ça change du début d’hiver trempe et lugubre.
Un léger survol du curriculum de l’homme se doit d’être fait pour bien comprendre la mention d’« hyperactif » qui lui est accolée ci-haut.
C’est que le Karim traîne avec la grande bande de touche-à-tout de Québec qui a brassé, et continue de faire aller, la scène hip-hop à la grandeur de la province. Parmi ceux-ci, Accrophone, Kenlo, les 2 Toms, Boogat et autres (dont plusieurs obtiendront aussi leur diplôme du Alaclair High). Tout ce beau monde dont les projets s’entremêlent à tour de bras, tellement que la création d’un collectif allait d’elle-même. Et voilà que tous, y compris Ouellet, font partie de Movèzerbe, qui lançait son premier album en 2009.
Le collectif tire dans toutes les directions. Beaucoup de rap, beaucoup de funk, du reggae, de la chanson, du jazz et-te-ce-te-ra.
C’est donc cet esprit affectionnant l’éclectisme qui avait guidé Plume, le premier effort solo du principal intéressé. Esprit qui est ici supplanté par une vision bien définie et un désir clairement pop.
Alors, même s’il a été construit de concert avec Claude Bégin (d’Accrophone et Alaclair Ensemble), Fox n’est pas un album hip-hop, encore moins que l’était Plume. À vrai dire, le seul moment rap, c’est le couplet gracieuseté de Sarahmée qui apparaît sur la pièce Décembre.
Ce qui est un peu dommage, c’est qu’en situation hip-hop, Ouellet explorait la langue et livrait des textes beaucoup plus travaillés que ceux présents sur ce deuxième album, où ils sont plus prévisibles, limite cliché.
Genre « Les routes, parsemées de doutes » et « On fait l’amour, on fait la guerre ».
Pour le reste, on est beaucoup plus près de la collaboration que Ouellet avait fait avec les messieurs de Qualité Motel (Je vous salue Marie) sur l’album de ces derniers; mélodie vocale suave et charmeuse, mi-soul, mi-Yann Perreau, sur arrangements suintant le groove et la bonne humeur.
Se glissent toujours des passages plus folk, menés de main de bois par la guitare acoustique d’un Karim Ouellet qui la manie comme un prince. La turbo-bonne chanson Foudre a même des traits de Daniel Bélanger.
Mais malgré les touches de folk, reggae aussi à quelques reprises, on nous ramène constamment, dès le refrain, en territoire purement pop. Qui semble être le son qui sied le mieux à l’artiste.
*** Rappelons que Karim Ouellet lancera ce soir son album à la Sala Rossa, dès 17h, et c’est gratuit! Il sera également au Cercle de Québec demain, 28 novembre, également à 17h.
- Artiste(s)
- Karim Ouellet
- Ville(s)
- Montréal, Québec
- Salle(s)
- Le Cercle, sala rossa
- Catégorie(s)
- Pop,
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