Critique album | Goodie Mob – Age Against The Machine

Goodie Mob - Age Against The Machine Goodie Mob Age Against The Machine

Cee Lo Green est un homme occupé. Entre son rôle de coach à l’émission The Voice, un nouvel album solo (Girl Power, prévu pour 2014), un éventuel disque de Gnarls Barkley (avec Danger Mouse) et son show en résidence à Las Vegas, le quasi-quarantenaire américain a trouvé le temps de renouer avec ses potes de Goodie Mob pour la création d’un album de 18 pistes intitulé Age Against the Machine, lequel sera accompagné d’une tournée et d’une panoplie d’apparitions télé. 

Leaders du Dirty South des années 1990, Big Gipp, Khujo, T-Mo et Cee Lo Green avaient emprunté des chemins différents peu après la parution de World Party, en 1999. Sans Cee Lo, l’album One Monkey Don’t Stop No Show n’avait pas impressionné grand monde en 2004. De son côté, Cee Lo devenait peu à peu la vedette internationale que l’on connaît aujourd’hui.

Ce qui nous mène à l’inévitable réunion des vieux potes d’Atlanta, promise depuis déjà quelques années.

En entrevue avec Billboard.com, le gérant du groupe Lawrence Mestel admet que «le disque est pratiquement mort, dans l’industrie de la musique ». Il ajoute, au sujet de Age Against The Machine : « l’idée derrière Goodie Mob est plutôt audiovisuelle ; ce n’est pas seulement de la musique sur support. C’est du branding, de la télévision, des trucs beaucoup plus grands qu’une simple parution d’album ».

À cet égard, c’est un peu normal que l’écoute brute d’Age Against The Machine laisse à la fois un arrière-goût de versatilité et d’incomplétude. L’album n’est pas suffisant en soi ; Goodie Mob s’inscrit dans ce mouvement grandissant d’artistes (surtout américains) qui voient le marketing et l’image publicitaire comme une forme d’art englobant une multitude d’aspects, la musique étant une pièce du casse-tête. Celle du milieu, mais tout de même juste une pièce parmi tant d’autres.

Ça ne revient pas à dire que l’album n’est pas appréciable en soi lorsque écouté dans un casque d’écoute, sans support visuel – la pochette est d’ailleurs affreuse – ou stimulation cathodique. State Of The Art (Radio Kills), Come As You Are (aucun lien avec Nirvana) ou encore Special Education (avec Janelle Monae au refrain) sont de bien bonnes chansons. Et ce ne sont pas les seules.

Mais l’attention habituellement portée à l’album dans l’ensemble semble avoir été bâclée. Du moins, ce n’était visiblement pas une priorité.

Age Against The Machine annonce donc le retour de Goodie Mob, ce qui est une bonne nouvelle en soi. Des spectacles s’ajoutent à une petite tournée qui grandit. Espérons que les potes d’Atlanta aient la bonne idée de traverser la frontière pour nous visiter.

En attendant, l’écoute du premier disque en 14 ans avec tous les membres originaux de Goodie Mob réjouira les fans.

Ah oui, et Goodie Mob fera partie intégrante du show de télé-réalité The Cee Lo Life, sur les ondes de TBS en début d’année 2014. Comme s’il manquait de projets pour Cee Lo…

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