Dead Can Dance

Critique Album: Dead Can Dance – Anastasis

Dead Can Dance - Anastasis Dead Can Dance Anastasis

Seize ans après l’excellent Spiritchaser, Lisa Gerrard et Brendan Perry ont décidé de mettre de côté leur carrière solo respective afin de renouer sous la bannière Dead Can DanceAnastasis (mot grecque signifiant « résurrection ») reprend là où DCD était rendu, avec la grâce, l’élégance et l’expérience qu’on connaît du duo.

À plusieurs égards, Dead Can Dance avait pratiquement inventé le concept de « musique du monde » au fil des années 1980. S’inspirant des mouvements, des sonorités et des instruments d’une variété de pays pour créer un tout envoûtant, on avait peine à identifier leur provenance dans le son proposé, tant sur le plan géographique que temporel.

La saveur néo-gothique s’est dissipée depuis, faisant place à ce qu’on serait tenté de qualifier de « nouvel âge », un peu à tort, mais un peu à raison aussi.

L’album débute avec la lente sérénade grandiloquente Children of the Sun, qui met en valeur la voix de crooner Brendan Perry. Majestueuse, cette piste rappelle à la fois Peter Gabriel, Elbow et, bien entendu, le Dead Can Dance des belles années.

Perry revient plus tard sur Amnesia, plus sombre mais toute aussi ensorcelante, Opium, moins marquante, et l’épique All In Good Time en clôture de l’album. La musique dicte le rythme, décontracté, et le baryton y dépose son chant avec une aise apaisante.

Interviennent aussi des influences plus exotiques. Des sonorités anatoliennes (Anabis, Agape), notamment. Lisa Gerrard fait valoir son vaste registre vocal, tord les aiguës pour en créer un filet mélodique vaporeux, sublime. Et lorsque le chant n’est pas nécessaire, les compositions brillent de tous leurs feux.

Tout au long de ce huitième disque de Dead Can Dance, les caractéristiques de base du groupe s’y retrouvent, se succèdent et la sincérité de l’interprétation crève les haut-parleurs.  Anastasis allie à la fois fragilité et assurance dans un amalgame de sonorités foisonnant, raffiné.

Pas trop de cheveux gris pour les deux comparses réunis.

* Dead Can Dance sera de passage au Centre Bell, à Montréal, le samedi 24 août prochain.

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