Colin Stetson

Critique album | Colin Stetson – New History Warfare Vol 3: To See More Light

Colin Stetson -  New History Warfare Vol 3: To See More Light Colin Stetson New History Warfare Vol 3: To See More Light

Le saxophoniste Colin Stetson a causé tout un émoi lors de la parution de son deuxième album : New History Warfare Vol.2: Judges. Et bien que l’engouement médiatique risque d’être moindre pour son plus récent disque, New History Warfare Vol 3: To See More Light, Stetson démontre encore une fois à quel point il prend sa musique au sérieux et s’investit dans celle-ci. Et surtout, continue d’explorer de nouvelles avenues.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Colin Stetson a une approche de son instrument assez atypique. Pas totalement surprenante pour ceux habitués à la musique actuelle, au minimalisme ou au jazz d’avant-garde mais déstabilisante pour ceux qui associent le saxophone aux solos ringards de ballades des années 1980. Stetson est loin, très loin de ce stéréotype.

Tantôt puisant dans le minimalisme, tantôt dans le free jazz, Stetson se distingue par ses effets extrêmes, garants d’une technique solide et d’une pensée musicale unique.

New History Warfare Vol 3: To See More Light est un pas dans une direction davantage post-rock si l’on peut dire… Le chant y est plus présent et la structure des pièces est plus «accessible» comme dans les morceaux And In Truth et What Are They Doing In Heaven. Par ailleurs, Stetson  privilégie ici une réalisation moins propre, n’hésitant pas à saturer ses prises de son et garder sons parasites et bruit de fond. Une approche frontale, sans fard ni déguisements.

Bien que plus mélodique dans son ensemble, il est fort possible que beaucoup trouvent cette musique rébarbative. À l’écoute d’une pièce comme To See More Light, on peut comprendre cette réaction. Cependant, il faut souligner également la force brute et le timbre impitoyable présents dans Brute. Ce morceau s’approche nettement plus du heavy métal que du jazz. Les clés font office de double-kick, la mélodie pourrait être un riff stoner et la voix est hargneuse à souhait.

Il est superflu d’analyser l’album pièce par pièce, l’écouter attentivement plusieurs fois reste la meilleure façon d’apprivoiser et apprécier ces compositions. Plus «populaire» par endroits, plus lumineux et porteur d’espoir dans son ensemble, ce nouvel opus prouve que Stetson est bien plus qu’un phénomène de foire. Il semble chercher à même son instrument et autour de lui de nouvelles manières de communiquer une énergie primale, un souffle essentiel.

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