Benjamin Biolay

Critique album | Benjamin Biolay – Vengeance

Benjamin Biolay - Vengeance Benjamin Biolay Vengeance

Pour son septième album, l’inspiré et inspirant cousin français Benjamin Biolay part dans tous les sens et s’éparpille un brin sur Vengeance, un disque truffé de bonnes chansons mais qui souffre d’une identité trouble.

Ce n’est surement pas un hasard si Benjamin Biolay a cru bon insérer une grande affiche à 12 panneaux qui ressemble étrangement à un feuillet d’instructions d’assemblage en guise de livret de pochette. Le contenu musical de ce nouveau disque est difficile à suivre lorsque écouté d’un bout à l’autre.

Les chansons à l’approche plus franche, plus directe, comme Aime mon amour (voir le vidéoclip ci-bas) et Le Sommeil attendra, conviennent mieux à Benjamin Biolay et à sa voix de crooner-chansonnier que, par exemple, l’étrange aventure disco de Marlène déconne ou la ballade hip-hopisée de Ne regrette rien (avec Orelsan).

L’étonnant habillage new wave de L’insigne honneur fonctionne aussi plutôt bien, mais détonne du reste, même dans un contexte aussi bigarré.

Donc l’écoute intégrale de ce nouveau Biolay souffre des très nombreuses ruptures de tons, mais aussi de collaborations qui n’apportent souvent rien. L’intervention anglophone de Gesa Hansen sur Sous le lac gelé déraille la chanson inutilement. Même chose pour Carl Barât (du groupe The Libertines) sur la chanson titre, un genre de pièce grandiloquente à la Pulp mais en moins convaincant, et le rap de Oxmo Puccino sur Belle époque (Night Shop #2).

Les harmonies vocales féminines lui conviennent beaucoup mieux: Vanessa Paradis sur la jolie Profite, et Julia Stone sur Confettis qui conclut l’album avec une belle légèreté.  Dans le même genre d’approche, cette dernière est d’ailleurs beaucoup plus convaincante que La fin de la fin, davantage mielleuse.

Vengeance bénéficie d’une belle réalisation, d’un travail impeccable des musiciens impliqués et, la plupart du temps, d’arrangements au minimum suffisants, bien souvent inventifs. Et bien sur, on y retrouve la voix singulière de Biolay et des textes généralement bien ficelés.

Mais à trop vouloir en faire, Benjamin Biolay s’est égaré.

À écouter: Aime mon amour, Le Sommeil attendra, Confettis

À éviter: Venganza, Marlène déconne, Ne regrette rien

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