Alice Cooper

Critique album: Alice Cooper – Welcome 2 My Nightmare

Alice Cooper - Welcome 2 My Nightmare Alice Cooper Welcome 2 My Nightmare


Trente-six ans après la sortie de Welcome To My Nightmare, un album concept qui s’est imposé avec le temps comme un classique du rock, Alice Cooper s’est récemment associé au réalisateur du disque initial, Bob Ezrin, pour créer sa suite, Welcome 2 My Nightmare, qui vient tout juste de débarquer chez les disquaires.

Entourés de ses vieux complices Michael Bruce, Dennis Dunaway, Neal Smith et Steve Hunter, qui ont tous fait partie du groupe portant son nom dans les années 70, le vétéran chanteur a concocté un album qui tente de recréer l’esprit de ses grands succès d’antan… et qui y parvient plutôt bien.

Le disque voit le vieux rockeur collaborer avec plusieurs noms intéressants, dont Desmond Child (coauteur avec Alice Cooper du succès Poison dans les années 80), qui a coécrit ici la pièce d’ouverture I Am Made of You, un titre très accrocheur et lancinant, qui débute sur les premières notes de la pièce Steven de 1975. Sur celui-ci, Alice Cooper expérimente avec ce jouet des années 2000 dont plus personne ne semble pouvoir se passer: l’Auto-Tune. Bien que la voix semble sortie tout droit d’un disque de Kanye West et le rythme aux accents militaires soit un peu lent, c’est plutôt réussi comme intro.

Plus convenu que l’original

Welcome 2 My Nightmare est différent du premier disque en ce sens que ce dernier était un peu plus varié au plan musical, touchant au jazz par-ci par-là, et explorant un peu plus, prenant plus de risques. On sent Cooper rempli d’énergie du fait de retrouver ses vieux acolytes et franchement très inspiré comparé à ses derniers albums, mais il ne sort malheureusement pas des sentiers battus. L’énergique Caffeine, par exemple, a des relents de Under My Wheels, tandis que la jolie ballade Something to Remember Me By rappelle quelque peu I’ll Never Cry.

Tout au long des chansons, on admire la voix de Cooper, aussi juste et riche que jamais, n’ayant visiblement pas subi les affres du temps.

Tandis que Cooper et Ezrin répètent sur toutes les tribunes que ce disque se veut un retour aux années 70, on se rend vite compte qu’il fait plutôt référence aux années 80 et qu’il est plus près stylistiquement des albums de Cooper de cette époque, tels que Constrictor ou Trash, ce qui n’est pas pour autant un mauvais point.

En l’occurrence, le premier extrait radio de l’album, I’ll Bite Your Head Off, s’avère être du pur Alice Cooper des années 80; la musclée The Congregation est également dans la même veine.

Des invités qui étonnent

La collaboration la plus étonnante sur ce disque – outre la présence du chanteur country Vince Gill sur A Runaway Train – est celle avec la chanteuse pop Ke$ha, qui a coécrit le titre What Baby Wants avec Cooper, Ezrin et Tommy Henriksen. Ayant tout pour accrocher l’auditeur, cette dynamique chanson s’avère l’une des plus intéressantes de l’album, un duo qui fonctionne franchement très bien.

Dans le domaine des chansons qui retiennent l’attention, notons aussi Ghouls Gone Wild, le titre le plus pop du disque, marqué par l’influence des Beach Boys. Et Disco Bloodbath Boogie Fever, dont seul le titre devrait suffire pour vous mettre l’eau à la bouche…

Le disque se termine sur The Underture, une pièce instrumentale qui reprend des thèmes de l’album ainsi que de celui de 1975.

Ce disque marque un retour en force pour le rockeur qui, semble-t-il, a encore des choses à dire. Et malgré le côté un peu « fromagé » de son personnage et de sa musique, force est d’admettre que Alice Cooper sait faire les choses en grand et sait également bien s’entourer. Peut-être est-ce l’approche du mois d’octobre et de la fête d’Halloween, mais ce disque nous semble être la solution tout indiquée pour contrer les blues de l’automne.

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