Coup de coeur francophone 2025 – Jour 2 | Fiction & Couleur Dauphin au Quai des Brumes : Une soirée étrange, mais nécessaire
La soirée du 7 novembre était le fantôme de celle du 6. Non pas à cause des deux groupes qui jouaient ce soir-là, mais à cause de la météo grisante. On en voyait les effets sur la foule. Bien que les gens étaient tous enjoués d’être là, plusieurs manquaient à l’appel.
Mais ce n’est rien, concentrons-nous sur le spectacle en soi. La première partie était assurée par Fiction. Marlie Robertson est la compositrice-parolière du projet, et hier soir, elle était accompagnée de quatre musiciens. Le groupe se composait d’une basse, d’un violon, d’une guitare électrique, de quelques percussions et d’un clavier/synthétiseur. Marlie Robertson était un véritable passe-partout musical. Elle a ouvert le spectacle en jouant de la guitare acoustique, puis, quelques chansons plus tard, elle a pris place à la batterie tout en continuant de chanter. Pour ceux qui ne le savent pas, c’est extrêmement difficile.
* Photo par Alexya Crôteau-Grégoire.
Les chansons que Fiction nous a présentées créaient une atmosphère mystérieuse. Les harmonies vocales entre Marlie, la violoniste et le claviériste ressemblaient à un chant de sirène. Plus le spectacle avançait, plus on se sentait hypnotisés par le groupe. Au début plus calme, le spectacle a évolué vers quelque chose de plus rythmique, allant du prog au folk. La foule était tout ouïe. Les gens étaient suspendus aux lèvres du violon. La manière dont Marlie chantait était très intrigante. Elle marmonnait une douce mélodie qui se transformait en souffle de douleur. Le seul bémol, c’est qu’on ne comprenait pas toujours les paroles. C’est dommage, car elles semblaient très touchantes. Ils ont terminé sur une chanson captivante, au rythme dansant, ce qui apportait une belle variété par rapport aux morceaux précédents.
* Photo par Alexya Crôteau-Grégoire.
Puis, place au deuxième groupe : Couleur Dauphin. Ils sont montés sur scène, tous habillés de chemises blanches et de très longues cravates rouges, rappelant à la fois des collégiens et Trump. Ils étaient cinq sur scène : Thomas Chapais-Roy au chant, Emilio Hidalgo à la guitare électrique et à la flûte, David Caron-Proulx à la guitare, Daniel-André Bélanger à la basse et Jessy Normand à la batterie. Ils ont commencé très fort… trop fort. Le son était assourdissant, un véritable mur de distorsion et de batterie qui noyait complètement la voix et les mélodies.
C’était difficile de savoir si c’était un problème de mixage ou si le batteur et le guitariste jouaient trop fort, mais cela rendait l’écoute compliquée. Malgré tout, ils avaient une belle énergie. On sentait la complicité entre les membres du groupe et leur plaisir d’être là. Leur rythme était accrocheur, mais malheureusement, peu de gens dansaient. C’était sûrement dû au fait que le public s’était déjà habitué à l’ambiance plus calme de Fiction, ou peut-être que la foule était gênée par le mauvais mix des instruments.
Les interventions de Thomas Chapais-Roy étaient assez timides. Il s’est même excusé après la première chanson d’avoir joué trop fort (ce qui est un peu étrange, car cela semblait volontaire). Heureusement, à mesure que le concert avançait, il est devenu plus à l’aise. Il se déplaçait avec vivacité dans la foule. Les autres membres du groupe étaient de bons musiciens, mais malheureusement, leur talent se perdait sous cette avalanche de bruit. Thomas chantait d’une manière un peu particulière. Il était presque impossible de comprendre les paroles, car il ne projetait pas suffisamment sa voix.
* Photo par Alexya Crôteau-Grégoire.
Le groupe avait un style rock, qui, vers la fin du concert, devenait presque humoristique. Les membres du groupe se permettaient des voix absurde, et parfois, de fausses notes volontaires. Le spectacle s’est terminé sur un rappel que le chanteur a lui-même proposé à la foule, mais malheureusement, peu de personnes l’ont réclamé.
Les deux projets semblaient trop s’opposer pour se partager la scène. Cela pourrait expliquer la réception bizarre de Couleur Dauphin par le public. Cela dit, ces deux projets ont beaucoup de potentiel. Fiction s’intégrait parfaitement dans le contexte de cette soirée, mais pour Couleur Dauphin, quelques ajustements seraient nécessaires pour améliorer le projet. La première chose serait d’améliorer le mixage des instruments.
Bref, ce fut une soirée assez particulière, mais j’espère que tout le monde a su en tirer quelque chose.
- Artiste(s)
- Couleur Dauphin, Friction
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Quai des Brumes
- Catégorie(s)
- Alternatif, Francophone, Indie, Pop, Rock,

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